glossaire 2
noue (n f)
terre humide
v fr noe, noue = prairie marécageuse
C’est un nom de lieu commun en Sologne
nourrain
jeune cochon qu’on commence à engraisser (Mot figurant dans le Robert)
norrin 1310 lat. pop. “nutrimen” action de nourrir
nourre (v)
verbe nourrir au présent
Nos vouésins, i s’nourrent bin.
noute (pr pos)
notre
O-P-Q
ouâpées (n f)
rires aigus, exclamations bruyantes et joyeuses
oui da (loc affirmative)
oui renforcé
début XIIè, da étant une particule de renforcement de l’affirmation
1396 oïl dea, 1606 ouy da (Nicot), Composé des impératifs de dire et d'aller, di et va, diva s'est altéré, à la suite de son emploi interjectif, en dia, puis dea, da; d'abord employés seuls, dea puis da ont servi à renforcer l'affirmation et la négation.
ourser (v)
infliger ou recevoir une correction
oussine (n f)
petite baguette de bois, fine et flexible
outer ou vouter (v)
ôter, enlever
Voute-toué don d’là ! Tu voué ben qu’tu m’gein-nes !
paillots (n m pl)
Durant l’automne, on épandait du fumier dans le jardin. Puis on creusait une tranchée profonde et large d’un fer de bêche et la terre était répartie sur le fumier. On procédait ainsi pour toute la partie non cultivée du jardin qui était alors “en paillots”. On bêchait à nouveau au printemps en supprimant les tranchées.
de paille (le fumier étant composé de paille et des excréments des animaux)
En novembre, mon grand-père mettait son jardin en paillots pour l’hiver.
p’tit bouquet (n m)
sommet de l’arbre
Les nids d’couâles (corbeaux) sont presque au p’tit bouquet des peupliers.
parçon (n m)
dans une écurie, stalle pour un cheval non attaché ou pour une jument et son poulain.
1155 parçon=division, portion (lat partitionem de partiri, diviser
pâsse (n f)
moineau, piaf
1538; passerel - 1265; lat. passer, eris = moineau
pâsses (n f pl)
sorte de gravier qu'on mettait dans les chemins pour boucher les trous et ornières.
patache (n f)
voiture à cheval réservée aux sorties
1581; esp.; prob de l’arabe. batâs = bateau à 2 mâts
On allait à la fête en patache
patapouf (n m)
personne obèse, pataude
Mon vouésin, c’est un grous patapouf qui m’plaît pâs du tout.
patin (n m)
chausson
Donne-moué don mes patins que j'salisse pâs la maison.
patin (lever le)
sortir pour se promener
Natole ? Ben, il est pâs là, il a l’vé l’patin.
patiner (v)
manipuler avec des mains sales
début XVè patte, patiner
Mé arrête don d’patiner l’pain et va t’laver les mains.
patins (n m pl)
chaussons
XIIè patin=chaussure
pato-ille (n f)
tablier qui était utilisé par les femmes à la campagne pour les travaux salissants
1175 patoiller. barboter, patauger
pato-iller (v)
barboter, patauger
1175 patoiller. barboter, patauger
I vient d’pleuve, va pâs patoiller dans la cour.
patté (adj)
très sale
XIIIè patoiller, de patte (cf patauger, patouiller)
Va laver ton nez patté.
paufourche (n f)
tuteur en forme de fourche à deux dents
de pau = pieu v fr pal, pel, pau
pend’ler(v)
pendre, suspendre,accrocher
v fr pendeler = pendre, accrocher
pernelle (n f)
prunelle
Les pernelles, c’est rafe. (goût âpre)
pesée (n f)
Quand le pain était vendu au poids, c’était le morceau qu’ajoutait la boulangère pour arriver au poids exact
Par exemple : 2 kg de pain = 1 gros pain plus la pesée (le gros pain ne pesant jamais tout à fait 2 kg)
péteuse (n f)
groseille à maquereau
péto-iller (v)
bavarder (choses futiles)
péto-illon (n m et f)
bavard
piane (n f)
vieille brebis
piauler (v)
cri des poussins
1552 pieuler ou pioller = pousser de petits cris aigus, en parlant de petits poussins
picassé (adj)
tacheté, qui a des taches de rousseur
lat pikkare = piquer
picnocher (v)
manger sans appétit, en prenant çà et là par petites quantités
picosée (à la)
très tôt le matin
pidance (n f)
ce que l’on mange avec son pain
lat. médiév. pietantia «nourriture donnée aux moines» (att. dès 1124 sous la forme pidantia)
pieau (n f)
1 peau
2 garce, femme méprisable et méchante
La mé Michou, ben ça c’est une vieuille piau.
pieauler (v)
se dit d’un fromage dont la croûte qui ne sèche pas s’amollit, se ride et a tendance à couler.
probablement de pieau = peau
Un fromage qui pieaule n’est pas bon
pieauleux (adj)
fromage dont la peau est plissée et coule (ce n’est pas un signe de qualité)
probablement de pieau = peau
Tes fromages d’chieuve, i sont piauleux, j’en veux pâs.
pierrot (n m)
ver dans un fruit (peut-être ainsi nommé à cause de sa couleur blanche)
pieuche (n f)
pioche
pioiche 1363
pieucher (v)
1 piocher le sol
2 se servir à table (copieusement)
pieuchon (n m)
petite pioche
pieuchonner (v)
piocher les légumes
pigne (n f)
pomme de pin
XVè provenç pinha, lat pinea = pomme de pin
pimer (v)
geindre
Si t’attache ta gârette (chien), a va encore pimer.
pintarde (n f)
pintade
pintarde 1637; port. pintada « tachetée », de pintar « peindre »
pioc (n m)
Mot employé dans le langage enfantin. Désignait le bruit fait en embrassant une personne et par extension, le baiser lui-même.
Fais un pioc sur sa joue
piquénier (n m)
1 boue
2 par extension : endroit sale
piquenocher (v)
manger très peu, sans appétit ou manger un peu, en dehors des repas
Arrête don d’picnocher comme ça, t’aurâs pâs faim à midi !
piquenochon (n m)
personne sans appétit
pis (adv)
puis
pisque (conj)
puisque
plaignou (n et adj)
qui se plaint tout le temps
Allons mon plaignou, c’mment qu’ça va c’matin ?
plaine (n f)
plane, outil de charpentier, de charron
XIVè; plaine XIIe; d'apr. le v. planer, de l'a. fr. plaine, bas lat. plana
plaisser, plesser (v)
Dans une haie, cela consistait à entailler des perches, les plier, les entrelacer pour faire une haie vive empêchant le bétail de s’échapper.
Bas-lat. plessa, du lat. plexus, plié, de plectere.
Le plaissage se pratiquait dans le Berri, pas en Sologne.
plaisses, plesses (n f)
Dans une haie qu'on avait coupée, branches entaillées, ployées et entrelacées pour faire une clôture.
rapprocher du v fr plessis = barrière, clôture 1150 plaissier = entrelacer, courber
pleuvasser (v)
pleuvoir légèrement, bruiner
pleyer (v)
plier
Xè pleier; var. de plier; lat. plicare
pluse (n f)
friche
v fr peleus, pelous = terrain en friche
On laissait les champs un pluse un ou deux ans pour que le sol se repose en attendant d’y faire une nouvelle culture.
plusse (n f)
pelure de fruit ou de légume
Dis-don, tes plusses de pommes de terre, a sont ben grousses.
plusser (v)
éplucher
pocheton (n m)
petit sac en papier
v fr pochon = poche et pochet = petite poche
poêlée (n f)
grand et copieux repas pour fêter la fin de la moisson
v fr paelee, poaslee = contenance d’une poêle
pognie (n f)
poignée
ponner (v)
pondre
v fr ponner = pondre
pordiner(n m)
récipient rond en fer à deux étages : soupe en bas et viande et légumes en haut
(porte-dîner)
pouére (n f)
poire
pouéser (v)
prendre l’eau dans les chaussures en marchant
v fr puisier = prendre l’eau. lat puteus = puits
J’ai pouésé et mes sabots i sont pleins d’iau.
poufiasse (n f)
femme de mauvaise vie
poulette (n f)
1 jeune poule
2 ampoule (au pied)
lat ampulla = petite fiole renflée
pouline (n f)
pouliche
poulou (n m)
chiot
poure (adj)
pauvre
XIè povre, poure = 1 pauvre, 2 faible, maigre. du lat pauperem
Mais mon poure pétit, tu vâs jamais y arriver su tu t’y prends comme ça.
pouriau (n m)
poireau
v fr porel, poreau, poriau = poireau. lat porrum = poireau
pouvaint (v)
pouvions, pouvaient
prieuse (n f)
femme qui passait dans toutes les maisons pour annoncer les décès
v fr prieur, proieur = celui qui invite aux funérailles
profiter (v)
grandir, croître
lat profectus = croissance
proparien (n m)
fainéant peu recommandable, propre à rien
pupute (n f)
huppe (oiseau)
1611 puput = huppe (onomatopée)
purésie (n f)
pleurésie
purlin (n m)
fusain blanc ou noir
pus (adv)
plus
J’en veux pus d’ta soupe!
pus tout (adv)
plus tôt
J’aurais ben voulu v’nir pus tout, mais j’ai pâs pu
puser (v)
tordre le linge pour en faire sortir l’eau
v fr puiser, puser = puiser l’eau
putassier (n m et adj)
coureur de filles de mauvaise vie
de pute (v 1220) - putassier (1549) = qui fréquente les prostituées
putout (afv)
plutôt
qu’rir (v)
chercher (quérir)
querre (XIe); lat. quærere
Va don m’qu’ri un siau d’iau au puits.
quaignaud (adj)
penaud, honteux
1532, Rabelais - quinaud = honteux, confus
Quante il a vu qu’on le r’gardait prende des pouéres, il est parti tout quaignaud.
quanque ou quante (conj)
quand
quatre mois (expr)
Dans les fermes, période de la St Jean à la Toussaint durant laquelle les domestiques louaient leurs services.
quéparben(adv)
probablement
Ah, il’est pâs rentré ? I s’ra quéparben arr’té au bistrot !
querlèter (v)
1 caqueter (poules)
2 bavarder (femmes)
queulle (pr)
quelle, quel
queuqu’un (pr ind)
quelqu’un
queuques (adj ind)
quelques
quignasse (n f)
tignasse
quoué (pr int et interj)
quoi
R
r’biquer (v)
redresser (cheveux par exemple)
r’boté (adj)
guéri, rétabli
r’bouler (v)
envoyer promener, rabrouer
Alle avait envie d’aller au bal mais a s’est drôlement fait r’bouler par son pére.
r’bouler (v)
rouler de gros yeux
I r’boule des yeux comme un chat qui chie dans la braise !
(comparaison que j’ai entendue bien des fois mais dont je n’ai pas l’explication)
r’bouteux (n m)
individu qui remet les membres luxés en place
XIIè de re et bouter = pousser, refouler
r'carrer (se) (v)
se redresser orgueilleusement
R'garde-le ben l'grous plein d'soupe, i se r'carre tant qu'i peut !
r’ferdir (v)
refroidir
1080 freit, froit = froid
r’gardant (adj)
regardant, économe
r’lais (n m pl)
cris, appels
I pousse des r’lais, on dirait un cochon qu’on tue !
r’licher (v)
1 lécher, relécher
2 manger ou boire (avec idée de gourmandise)
Début XIIè licher = lécher
Va-t-en, i a pus rien à r’licher !
r’linger (se) (v)
s’habiller “propre”, mettre les beaux vêtements pour sortir
linge signifiait chemise en anc. franç. (XIIIè)
I s’est r’lingé pour aller à la fête.
r’sope (n f)
souche de l’arbre
r’soper (v)
couper
r’troussé (adj)
soigné, bichonné
Il a un jardin rudement ben r’troussé
r’vicler (v)
revivre, sortir de maladie, aller mieux
rabâtée (n f)
grande quantité
rabâter (v)
faire du bruit
1160 v fr rabaster, rabâter (faire du tapage) orig obsc
La nuit, ça rabâte dans l’guernier, i a sûrement des rats.
rabicoin (n m)
recoin
rabliner (v)
faire du bruit
rabolière (n f)
terriers de lapins de garenne
v fr rabouillère = terrier de lapin
raboliot (n m)
jeune lapin de garenne
v fr rabouillère = terrier de lapin
raboustaud (n m)
individu petit mais râblé
rabot (1220) = nabot
rabouter (v)
attacher deux bouts ensemble
Ma ficelle est trop courte, j’vais la rabouter avec une aute.
racmoder (v)
raccommmoder
racoin (n m)
recoin
racousiner -se- (v)
se remettre d’accord
de cousin
rafe (adj)
se dit d’une boisson âpre ou acide
Ton cide, il est drôlement rafe.
raffut (n m)
tapage confus et prolongé
ramona (n m)
ramoneur
Va t’laver : t’es sale comme un ramona !
rat-gor (n m)
loir
rataille (n f)
ensemble des rats et des souris
raue (n f)
creux laissé par le passage de la charrue
1160 v fr roie gaul rica, bas lat riga
régôme (n m)
1- mauvaise cuisine
2- mets peu appétissant
J’en veux point d’ton régôme.
renfromis (n m)
petit enclos près de la maison
de renfermer
Alle avait 3 ou 4 poules dans un p’tit renfromis en couté d’la maison.
rengoncer (se) (v)
se faire petit
Dér. de “gond” d'apr. le plur. “gons”; préf. “en” - dés. “er”; par compaaison ironique entre une personne engoncée jusqu'au cou dans un vêtement et un pivot enfoncé dans un gond.
I fait si fré que j’me rengonce dans mon paletot
ren'rtourner (v)
retourner d'où lon vient
L'marché est fini, on peut s'ren'rtourner cheu nous.
rése (adj)
à ras bord
ras, res (XIIIè) = plein à ras
résou (adj)
décidé, ayant de la volonté
forme locale de résolu
rester (v)
habiter
C’est ben facile à trouver, i reste en couté d’l’église
reuiller (v)
regarder avec curiosité, en prenant tout son temps
1180 roeiller = regarder avec curiosité. Probablement formé de re et oeil
Alle est tout l’temps à sa f’nête à reuiller cheu les vouésins.
rhabiller (v)
raccommoder
fin XIVè rabiller = réparer, remettre en état
T’as déchiré ta culotte, faut que j’la rhabille.
Ricasser (v)
ricaner
ridâgner (v)
sourire avec dédain, avec mépris ou encore sourire bêtement
ridelle (n f)
côté d’une voiture (transport de gerbes et de foin)
1383; reidele ; moy. haut all. reidel = rondin
rigner (v)
grincer
I rigne des dents
rion (n m)
rayon que l’on trace dans un jardin pour y semer des graines ou y repiquer des légumes
riquiqui (n m)
1 auriculaire
2 le plus petit
J’sais pâs si l’riquiqui d’la portée d’cochons va s’en sortir.
river (v)
border un lit
roculon (n m)
le plus petit d’une portée de cochons
rogner les mouches (v)
récolter le miel dans la ruche, puis enlever l'opercule de cire des alvéoles.
v fr roigner, rongner = couper, trancher
roinger v)
ruminer (au sens propre)
v fr rongier, roinger = ruminer
Après avoir brouté, les vaches roingent
romioner (v)
1 ronchonner
2 ronflement en provenance des bronches
Ça y romione sur la pouétrine
rotée (n f)
tomber durement, lourdement
Il est tombé une drôle de rotée.
rouébri (n m)
roitelet
lat bitriscus = roitelet
rouiller (v)
se disait à propos d’une vache qui mâchait un morceau de tissu qu’elle avait trouvé et qui avait sans doute un goût salé.
“- Maman, j’ai faim.
- Rouille ton poing et garde l’autre pour demain.”
Réponse que j’ai entendue bien des fois.
rouin (n m)
ornière
v fr rouain = ornière
rouinner (v) (prononcer rouin-ner)
pleurer
roulon (n m)
barreau (d’une échelle)
V fr rolon, roilon, reulon= échelon, barreau
roussiau (n m)
ruisseau
lat rivuscellus = ruisseau
ruelle (n f)
Espace libre entre un lit et le mur
ruiele 1138; dimin. de. rue
S
s’att’ler à (v)
commencer un travail
s’ensornaiser (v)
s’entêter
saboulée (n f)
forte réprimande
v fr sabouler = secouer rudement
sabouler (v)
réprimander
saleton (n f)
femme sale sur elle et ou dans son intérieur
sale
Il n’existe pas à ma connaissance d’équivalent masculin à ce mot. De là à en conclure qu’il n’y avait pas d’hommes sales……!!
sanso-iller (v)
laver sans soin
lat solium = baquet
sauvageon (n m)
arbre fruitier sauvage non greffé
sauvageonne (n f)
poire poussant sur un sujet qui n’a pas été greffé
scitroner (v)
scier maladroitement
de scie
se r’cârrer (v)
se redresser orgueilleusement
1606 se quarer = prendre une attitude d'importance et de satisfaction (Nicot)
R’gardez don comme i se r’cârre depuis qu’il est à Paris.
selle (n f)
tabouret à trois pieds utilisé pour traire les vaches
1080 sele=siège de bois sans dossier, lat selle=siège
sente (n f)
sentier ou petite allée dans le jardin
lat semita = sentier
sentibon (n m)
parfum
de sentir bon
Le dimanche, on se mettait du sentibon et de la brillantine sur les cheveux.
si da (loc)
interjection ayant un sens affirmatif
début XIIè, da étant une particule de renforcement de l’affirmation (voir oui da)
- C’est toué qu’a dit que j’suis un menteur?
- Si da, et j’suis prêt à l’répéter!
siéser (s’) (v)
s’asseoir
fin XIIè, sié, see, sé (siège, trône)
Siése-toué don va !
sirocot (n m)
mauvais sujet
C’gâs-là, c’est un drôle d’sirocot.
sitou (adv)
sitôt, aussitôt
sleu (en) loc
à l’abri de la pluie
lat celare = cacher
soment (adv)
seulement
sornais (adj)
entêté
Il est sornais comme une mule.
souèf (n f)
soif
soulasson (n m)
ivrogne
soûl
L’Marcel, c’grand soulasson, j’veux pus l’vouère ici t’entends?
T
taille (n f)
taillis qui commence à repousser
1309 taillier=taillis
taillon (n m)
quartier de fruit
taillon = morceau de pain ou de pomme (dictionnaire roman)
On faisait sécher des taillons de fruits, ce qui donnait des daguenettes.
taiser (se) (v)
se taire
v fr taiser, taisir (1162) = taire
Mais p’tit malheureux, taise-toué don !
taisir (v)
tarir
La fontaine, la v’là presque taisie.
talle (n f)
groupe de rejets qui ont repoussé sur une souche
Voilà une belle talle de saule.
talune (n f)
gros bourdon
v fr taluner = bourdonner (peut-être)
Il était fâché comme une talune
tararder (v)
passer le grain au tarare
tatate (n f)
ma tante (terme enfantin)
taue (n f)
matelas de plume sur une paillasse
tauper (v)
1 battre, rosser,
2 prendre (se faire)
taupine (n f)
taupinière
Ça va pâs ête facile pour faucher, c’est plein d’taupines.
taure (n f)
génisse
v fr tor, thaur, fém tore
tavelle (n f)
tringle de métal qui servait à faire tourner le treuil d’une charrette pour lier les gerbes.
tègot (n m)
plat, écuelle
T'as fini d'manger, va laver ton tègot.
terbouler (v)
1 mélanger, mettre du désordre
2 secouer fortement (sens pr. et figuré)
XIIIè tribol = trouble, agitation
En v’là t’i une nouvelle ! J’en suis toute terboulée.
terre (nf)
champ cultivé ou en jachère, par opposition à pré
terriot (n m)
petit tas de gerbes dressées verticalement pour les protéger de la pluie
On dressait les gerbes, épis en haut, afin que en cas de pluie, l’eau puisse s’écouler.
terro-illeux (adj)
souillé de terre (légume, chaussure)
terre
tertous (pron, adv)
tous, ensemble
tertout = tout (dictionnaire roman)
Ancien français TRETOUS, TRESTOUS = tous absolument. Du latin TOTUS, Trans = au delà, marquant la totalité.absolue.
tettes (n f)
1 trayons d’une vache
2 seins d’une femme (vulgaire)
thym de bargére (n m)
serpolet, thym sauvage
tiaque (adj)
1 à peine vêtu ou emplumé pour un oisillon
2 fade pour la nourriture
tibi (n m)
bouton de manchette métallique
tire (n f)
tendon, partie dure et blanchâtre dans la viande
Ton bifteck est immangeabe, il est plein d’tire !
tirer (v)
1 se servir à table
2 traire le vaches
tiroué (n m)
seau qui servait uniquement à la traite des vaches
Région. Tirer une vache. = traire.(P. Robert)
toucher (v)
soigner en touchant avec les mains ou par un autre procédé
toqué ou toc-toc (adj)
cinglé, timbré
Ecoute-le pas, il est complètement toc-toc.
toucheux (n m)
guérisseur
toué (n m)
local pour certains animaux (cochons, lapins)
toué (pr pers)
toi
A toué d’jouer
touriau (n m)
taureau
tourniquet (n m)
sorte de potence en bois, pivotant de la grosse poutre de la maison au carrelage, à laquelle on attachait l’enfant qui commençait à marcher.
de tourner
tout (adv)
tôt
trahir (v)
surprendre
lat tradere = trahir
J’t’ai pas entendu v’nir, ça m’a trahi
traînasse (n f) (prononcer train-nasse)
longues herbes mortes plus ou moins couchées et traînant sur le sol
de traîner
traînnée (n f) (prononcer trin-née)
femme de mauvaise vie
traînniau (n m) (trin-niau)
individu qui aime traîner, sortir
travôcher (v)
traverser les champs en tous sens
trempée (n f)
pain émietté dans du lait ou dans un mélange de vin, d’eau et de sucre
déb. XIIIè; au p. p. 1170; altér. de temprer « mélanger »
treue (n f)
truie
XIIe; bas lat. troia
treufe (n m)
trèfle
trimard (n m)
vagabond
de trimer, 1754; « cheminer » 1619; p.-ê. altér. de l'a. fr. trumer « courir » (XIVe), de trumel « 2. mollet »
trognard (n m)
arbre assez gros étêté régulièrement
v. fr. estro(i)gner, var. de estronchier « élaguer »; lat. truncare = tronquer
trogne (n f)
arbre assez gros étêté régulièrement
trongne ; « forme, apparence » fin XIVe. gaul. trugna
tropioner (v)
s’occuper en allant et venant mais sans être efficace
trou à la galette (n m)
trachée-artère
Quand on avale de travers, des aliments vont dans le trou à la galette.
trou de bacie (n m)
évacuation de la bacie (évier)
troufignon (n m)
anus, derrière
tuton (adj)
lambin, qui est toujours en retard
I sont tutons dans c’te maison-là, c’est rien de l’dire !
tutonner (v)
remuer beaucoup pour ne faire que peu de chose
V
v’lez (v)
vouloir au présent, 2è pers du pluriel
van-nelle (n f)
vanneau
1530; vaniel déb. XIIIe, de van, oiseau échassier
verrasser (v)
s’occuper à peu de chose, en perdant son temps
Quoué qu’t’es don en train d’verrasser là ?
vicasser (v)
vivoter, vivre en gagnant péniblement sa vie
I l’taient dans une cht’tite manœuvrer’rie où i z’ont vicassé toute leu vie.
vienne (n f)
viorne (en cachette, les gamins en fumaient ; ce n’était d’ailleurs pas bon)
vieuille (n f et adj)
vieille
vin de Talbot (n propre)
préparation à base de plantes macérées dans du vin bue en cas de morsure de vipère. (utilisée aussi pour les animaux) On l'utilisait aussi comme dépuratif.
vorneiller (v)
tourner
Rentère don les poulets, y a une buse qui vorneille
vosce (n f)
vesce
voute (adj poss.)
votre
voyains ou voyaint (v)
voir à l’imparfait
J’voyains ben qu’il l’tait malade
vrille (n f)
liseron
Probablement ainsi nommé parce qu’il s’enroule autour des plantes avoisinantes pour grimper.
vrillon (n m)
long copeau qui sort du rabot en formant des volutes.
A rapprocher de l’étymologie de vrille
vronner (v) prononcer vron-ner
1 accélérer l’allure
2 bourdonner, (guêpe ou moteur qui vron-ne)
vron-nnée (n f)
volée, fessée
Expressions
a bin y r’garder
à bien y réfléchir
A bin y r’garder, il a p’t’ête pâs tort.
à cause don ? ou d’à cause don ?
pourquoi donc ?
D’à cause don qu’t’es pâs v’nu hier ?
à drette
à droite
à fin force
à tout prix
Il a voulu v’nir à fin force
à l’empour
en échange, pour, en contrepartie
Prête-moué ton coutiau, à l’empour t’aurâs une pomme.
empor, empour (XIè) = pour
à la bonne noute
à notre santé
à la r’vouéyure !
au revoir
Allez les gâs, à la r’voyure !
à lure lure
sans réfléchir, au hasard
I’l’a pâs fé ça à lure lure.
déformation pour hure, heure v fr hore, hure, heure, ure
à tout tresse (à rapprocher de à fin force)
à tout prix, absolument
à tout touche
très serré, pour marquer une idée de grand nombre.
L’souèr, en couté du bouais, y’avait des garennes à tout touche.
à sui ou assui
se disait à propos d’un fromage (chèvre ou vache) mi-sec, qui avait commencé à sécher.
ressuyer = sécher, faire sécher
XIIe, essuier; du bas lat. exsucare « exprimer le suc »
ancien français assuer (ou essuer) et assuir (ou essuir), dont le sens était : essuyer, égoutter
aga
tiens, regarde (agarder (Xè)=regarder)
Aga, v’là encore l’aute berlaud
agarder (Xè) = regarder
agâ d’iau ou acâ(n m) prononciation proche
pluie torrentielle
Pendant l’orage, y a eu des agâs d’iau
dérivé du mot agaster (dévaster, ravager, XVe siècle) ; viendrait de l'espagnol aguaducho. (Godefroy)
ah bin c’t’affére !
eh bien, quelle affaire !
Yeu fille a’l’est partie d’cheu eux. Ah bin c’t’affére !
aller aux nids
aller dénicher les oiseaux
arranger une fumelle
faire l’amour avec une femme
att’lé (être mal)
être mal marié
La poure femme, alle est bin mal att’lée
au faît
au sommet
Y a un nid de couâles au faît du peuplier d’la bouch’ture.(corbeaux)
au par-état
en comparaison
Mon poure gâs, c’est rien au par-état de c’qui t’attend !
avouère son compte (ne ..... pas)
être simple d’esprit
Fais pas attention à c’qui dit, i l’a pas son compte
avouère la chique
avoir une joue enflée à cause d’un abcès (comme celle d’un chiqueur)
Ben, t’âs une drôle de chique, ça doué t’fé mal.
avouère l’ déquoué
avoir de quoi vivre à son aise
I peut arrêter d’travailler ; i’l’a ben l’ déquoué.
basse goutte
appentis à une seule pente
bin ceux contes !
cela va de soi !
Si j’cré aux birettes ? Bin ceux contes !
bin dame ! ou bé dame
c’est évident !
Bin dame ! A’l a eu peûr et a’l est pâs v’nue !
blanc d’iau
recouvert d’eau
Lé ch’mins, ils taint blancs d’iau
bouéter à pied bâs
boiter très fort
Sa jument bouète à pied bâs.
bout-ci bout-là
en désordre
Il a tout laissé bout-ci bout-là.
boute !
c’est sans importance !
Boute ! C’est rien. Laisse-moué tranquille anvec ça.
c’est bin commode
c’est facile à comprendre
C’est bin commode, i’l’est dev’nu insarvab’.
c’est comme j’te l’dis
tu peux me croire
C’est un j’teux d’sorts. C’est comme j’te l’dis.
c’est des enmanches
des façons de faire pas très franches, ou compliquées
Tout ça c’est des enmanches. J’veux pu en entend’ causer.
c’est du bon monde
ce sont de braves gens
c’est là que j’ai été fait
c’est là que je suis né
c’est pâs des gens à maniéres
ce sont des gens simples malgré leur condition sociale
c'est pâs possib’!
c’est incroyable!
L’pé Firmin y veut se r’marier, à son âge! - Non, c’est pâs possib’!
c’est pâs racontab’
ça ne peut pas se raconter
c’est ti bin fait pour toué
c’est bien fait pour toi, tu n’as que ce qu tu mérites, “c’est ti” renforce ce qui suit.
c’est ti bin lui (ou elle)
se disait en regardant une photo ressemblante
ça bérouasse
il tombe une pluie fine
Dépis c’matin qu’ça bérouasse !
ça mérite pâs
ça ne vaut pas la peine
Ça mérite pâs qu’on parde noute temps à chorcher.
camadou (porter à)
porter qqn sur le dos
chuiller les fesses (ou ch’viller)
botter les fesses
I s’est fait chuiller les fesses par son pére.
compagnie (avoir de la)
avoir des invités
con comme une harse à pignons (une herse)
vraiment très bête (pourquoi comme une herse et à pignons en plus?)
couronner les g’noux
se blesser aux genoux
d’à cause don ?
pourquoi donc ,
D’à cause don qu’t’âs pâs voulu v’nir ?
d’l’adret
comme il faut
Mais mon poure gâs, tu y arriveras pas comme ça, tu t’i prends pâs d’l’adret.
d’là vou don qu’vous v’nez ? ou d’là vou don qu’vous v’nez t-i? (t-i renforçant ce qui précède)
d’où venez-vous donc ?
dame !
c’est évident !
I veut pu t’causer ? Dame ! Après c’que tu y âs fait !
dépendl’eux d’andouilles
imbécile
R’rarde-moué c’t’espèce d’grand dépendl’eux d’andouilles !
XIIIè pendeler = être suspendu
des foués que
si par hasard
Des foués qu’tu l’verrais, dis-y don d’pâsser cheu nous.
drés le matin
dès le matin
Il est parti faucher drés le matin.
en couté
à côté
en l’câs
capable
L’poure vieux, il est pus en l’câs d’fé c’travail-là !
ench’uir
en venir à bout, réussir
chevir = venir à bout (dict Borel)
entend’ grous
être un peu sourd
L’grand-pére, i’l’entend grous.
En tenir une poch'tée
être très bête
L'poure gârs, il en tient une de ceux poch'tées !
espèce d’an-nimau (x)
expression de mécontentement ou même de colère
Espèce d’an-nimau, tu vas vouère si j’t’attrape !
et pis pâs qu’un peu
beaucoup
Avant la myxomatose, y en avait des lapins, et pis pâs qu’un peu !
fére son compte
s’y prendre
C’mment don qu’il a fait son compte pour tomber ?
fé la coubale
attitude montrant qu’on est mal fichu, un peu malade
Ça va pâs, i fait la coubale su sa chaise.
fé ses afféres
bien gagner sa vie
Cui-là, i’l’a drôlement fait ses afféres.
fini ch’tit
très avare, rapiat
L’pé Mathieu, c’est un vieux fini ch’tit, i mang’rait sa crotte
fini ch’tit (autre sens)
ingrat
C’gârs-là, c’est un fini ch’tit avec ses parents, i s’occupe pâs d’eux du tout.
finir en iau d’boudin
échouer, ne pas aboutir
Les projets de mariage ont fini en iau d’boudin.
gnan-gnan
fatigué, et aussi peu courageux
A’l’est-i gnan-gnan c’te poure femme.
hardi pétit !
se dit pour encourager
héla faut-ti
exprime déconvenue ou consternation
Héla faut-ti, c’gamin-là, i’l’arrête pâs d’fé des bêtises.
i pleut comme vache qui pisse
à torrents
i tondrait une œu
il tondrait un œuf (il est très avare)
j’en d’sors
j’en sors
j’té dis qu’ça
renforce le sens de ce qu’on vient de dire
L’marchand d’vaches ? I’l’a du foin dans ses bottes, j’té dis qu’ça ! (il est riche)
l’ver l’pilon
avoir des nausées
Dé l’vouère chiquer et cracher, ça m’fé l’ver l’pilon.
là vou don qu’il est ?
où est-il donc ?
Dis-don gamin, là vou don qu’il est ton pére ?
Les quatre mois
Période qui allait de la Saint Jean (24 juin) à la Toussaint pendant laquelle les charretiers et les servantes louaient leurs services dans les fermes. Ils y étaient nourris et logés.
m’atonne ?
exprime un doute (l’intention sous-jacente n’étant pas forcément des plus louables)
M’atonne ben si tu la finirâs c’te chopine ?
mais taise-toué don !
mais tais-toi donc !
Mais p’tit berlaud, taise-toué don !
mame !
mange ! (mot employé pour parler à un très jeune enfant)
Allons, mame ta soupe !
marcher tout d’bidenne
marcher de travers
I’l’a bu trouès chopines et i marche tout d’bidenne.
mes poures mondes
poures = pauvres, pour exprimer la compassion
Mais mes poures mondes, vous êtes tout trempés ! Entrez vous sécher.
mette en côrps
mettre le défunt (le corps) dans le cercueil
ni goût ni gouasse
se dit d’un aliment insipide
C’te soupe, a’l’a ni goût ni gouasse.
on voué ti bin tout
il faut s’attendre à tout
L’pé Léon qui va se r’marier à son âge. Tout d’même, on voué ti bin tout !
partir comme un péteux
partir à la sauvette, peu glorieusement
Il est parti comme un péteux, sans d’mander son reste.
pâsser par cheux ravisé
se raviser, changer d’avis
I v’lait bin et pis à présent i veut pu : il est pâssé par cheux ravisé.
Pouac
c’en est pouac : il y en a beaucoup, beaucoup.
C’t’année, des hannetons, c’en est pouac.
poure
pauvre
La poure femme, a l’est bin mal att’lée anvec un bonhomme comme ça !
XIe povre, poure (lat pauperem)
prendre son enfilée
prendre son élan
v fr enfiler = prendre la fuite
quépar bin
sans doute, ou peut-être
I répond pâs ? Quépar bin qui fait la mésienne.
quoué qu’tu veux que j’te dise
exprime ignorance ou perplexité
Bin quoué qu’tu veux que j’te dise ? J’en sé rien du tout.
r’gard’moué ça !
regarde-moi ça !
R’gard’moué ça ! Il est tout mouillé !
r’gard’moué don ça (don renforce le sens)
marque l’étonnement
Tiens, tiens, r’gard’moué don ça, l’gâs au Mathurin anvec une fumelle !
rapport à
à cause de
I sont fâchés rapport à une histouère de vache.
s’brosser
ne pas obtenir ce dont on a envie
Des bonbons, tu peux t’brosser, t’en aurâs pâs !
taches de son (avoir)
avoir des taches de rousseur
tirer le diable par la queue
peiner joindre les deux bouts
Dans l’temps, i avait beaucoup de gens qui tiraint l’diabe par la queue
tourner en iau d’boudin
échouer
I v’lait acheter ceux terres-là mais l’affére a tourné en iau d’boudin.
tout un châcun
tout le monde, n’importe qui
I’l’a ses défauts comme tout un châcun.
train qui court
maladie constatée à plusieurs endroits à la fois
En c’moment, la grippe, c’est un train qui court.
tranquille comme Batisse
qui peut dormir sur ses deux oreilles
I’l’est arrivé tranquille comme Batisse.
temps nouèr (un)
gros nuages noirs annonçant un orage ou une averse violente
Va fallouèr rentrer l’linge, y a un temps nouèr qui monte.