glossaire 2
noue (n f)
terre humide
v fr noe, noue = prairie marécageuse
C’est un nom de lieu commun en Sologne
nourrain
jeune cochon qu’on commence à engraisser (Mot figurant dans le Robert)
norrin 1310 lat. pop. “nutrimen” action de nourrir
nourre (v)
verbe nourrir au présent
Nos vouésins, i s’nourrent bin.
noute (pr pos)
notre
O-P-Q
ouâpées (n f)
rires aigus, exclamations bruyantes et joyeuses
oui da (loc affirmative)
oui renforcé
début XIIè, da étant une particule de renforcement de l’affirmation
1396 oïl dea, 1606 ouy da (Nicot), Composé des impératifs de dire et d'aller, di et va, diva s'est altéré, à la suite de son emploi interjectif, en dia, puis dea, da; d'abord employés seuls, dea puis da ont servi à renforcer l'affirmation et la négation.
ourser (v)
infliger ou recevoir une correction
oussine (n f)
petite baguette de bois, fine et flexible
outer ou vouter (v)
ôter, enlever
Voute-toué don d’là ! Tu voué ben qu’tu m’gein-nes !
paillots (n m pl)
Durant l’automne, on épandait du fumier dans le jardin. Puis on creusait une tranchée profonde et large d’un fer de bêche et la terre était répartie sur le fumier. On procédait ainsi pour toute la partie non cultivée du jardin qui était alors “en paillots”. On bêchait à nouveau au printemps en supprimant les tranchées.
de paille (le fumier étant composé de paille et des excréments des animaux)
En novembre, mon grand-père mettait son jardin en paillots pour l’hiver.
p’tit bouquet (n m)
sommet de l’arbre
Les nids d’couâles (corbeaux) sont presque au p’tit bouquet des peupliers.
parçon (n m)
dans une écurie, stalle pour un cheval non attaché ou pour une jument et son poulain.
1155 parçon=division, portion (lat partitionem de partiri, diviser
pâsse (n f)
moineau, piaf
1538; passerel - 1265; lat. passer, eris = moineau
pâsses (n f pl)
sorte de gravier qu'on mettait dans les chemins pour boucher les trous et ornières.
patache (n f)
voiture à cheval réservée aux sorties
1581; esp.; prob de l’arabe. batâs = bateau à 2 mâts
On allait à la fête en patache
patapouf (n m)
personne obèse, pataude
Mon vouésin, c’est un grous patapouf qui m’plaît pâs du tout.
patin (n m)
chausson
Donne-moué don mes patins que j'salisse pâs la maison.
patin (lever le)
sortir pour se promener
Natole ? Ben, il est pâs là, il a l’vé l’patin.
patiner (v)
manipuler avec des mains sales
début XVè patte, patiner
Mé arrête don d’patiner l’pain et va t’laver les mains.
patins (n m pl)
chaussons
XIIè patin=chaussure
pato-ille (n f)
tablier qui était utilisé par les femmes à la campagne pour les travaux salissants
1175 patoiller. barboter, patauger
pato-iller (v)
barboter, patauger
1175 patoiller. barboter, patauger
I vient d’pleuve, va pâs patoiller dans la cour.
patté (adj)
très sale
XIIIè patoiller, de patte (cf patauger, patouiller)
Va laver ton nez patté.
paufourche (n f)
tuteur en forme de fourche à deux dents
de pau = pieu v fr pal, pel, pau
pend’ler(v)
pendre, suspendre,accrocher
v fr pendeler = pendre, accrocher
pernelle (n f)
prunelle
Les pernelles, c’est rafe. (goût âpre)
pesée (n f)
Quand le pain était vendu au poids, c’était le morceau qu’ajoutait la boulangère pour arriver au poids exact
Par exemple : 2 kg de pain = 1 gros pain plus la pesée (le gros pain ne pesant jamais tout à fait 2 kg)
péteuse (n f)
groseille à maquereau
péto-iller (v)
bavarder (choses futiles)
péto-illon (n m et f)
bavard
piane (n f)
vieille brebis
piauler (v)
cri des poussins
1552 pieuler ou pioller = pousser de petits cris aigus, en parlant de petits poussins
picassé (adj)
tacheté, qui a des taches de rousseur
lat pikkare = piquer
picnocher (v)
manger sans appétit, en prenant çà et là par petites quantités
picosée (à la)
très tôt le matin
pidance (n f)
ce que l’on mange avec son pain
lat. médiév. pietantia «nourriture donnée aux moines» (att. dès 1124 sous la forme pidantia)
pieau (n f)
1 peau
2 garce, femme méprisable et méchante
La mé Michou, ben ça c’est une vieuille piau.
pieauler (v)
se dit d’un fromage dont la croûte qui ne sèche pas s’amollit, se ride et a tendance à couler.
probablement de pieau = peau
Un fromage qui pieaule n’est pas bon
pieauleux (adj)
fromage dont la peau est plissée et coule (ce n’est pas un signe de qualité)
probablement de pieau = peau
Tes fromages d’chieuve, i sont piauleux, j’en veux pâs.
pierrot (n m)
ver dans un fruit (peut-être ainsi nommé à cause de sa couleur blanche)
pieuche (n f)
pioche
pioiche 1363
pieucher (v)
1 piocher le sol
2 se servir à table (copieusement)
pieuchon (n m)
petite pioche
pieuchonner (v)
piocher les légumes
pigne (n f)
pomme de pin
XVè provenç pinha, lat pinea = pomme de pin
pimer (v)
geindre
Si t’attache ta gârette (chien), a va encore pimer.
pintarde (n f)
pintade
pintarde 1637; port. pintada « tachetée », de pintar « peindre »
pioc (n m)
Mot employé dans le langage enfantin. Désignait le bruit fait en embrassant une personne et par extension, le baiser lui-même.
Fais un pioc sur sa joue
piquénier (n m)
1 boue
2 par extension : endroit sale
piquenocher (v)
manger très peu, sans appétit ou manger un peu, en dehors des repas
Arrête don d’picnocher comme ça, t’aurâs pâs faim à midi !
piquenochon (n m)
personne sans appétit
pis (adv)
puis
pisque (conj)
puisque
plaignou (n et adj)
qui se plaint tout le temps
Allons mon plaignou, c’mment qu’ça va c’matin ?
plaine (n f)
plane, outil de charpentier, de charron
XIVè; plaine XIIe; d'apr. le v. planer, de l'a. fr. plaine, bas lat. plana
plaisser, plesser (v)
Dans une haie, cela consistait à entailler des perches, les plier, les entrelacer pour faire une haie vive empêchant le bétail de s’échapper.
Bas-lat. plessa, du lat. plexus, plié, de plectere.
Le plaissage se pratiquait dans le Berri, pas en Sologne.
plaisses, plesses (n f)
Dans une haie qu'on avait coupée, branches entaillées, ployées et entrelacées pour faire une clôture.
rapprocher du v fr plessis = barrière, clôture 1150 plaissier = entrelacer, courber
pleuvasser (v)
pleuvoir légèrement, bruiner
pleyer (v)
plier
Xè pleier; var. de plier; lat. plicare
pluse (n f)
friche
v fr peleus, pelous = terrain en friche
On laissait les champs un pluse un ou deux ans pour que le sol se repose en attendant d’y faire une nouvelle culture.
plusse (n f)
pelure de fruit ou de légume
Dis-don, tes plusses de pommes de terre, a sont ben grousses.
plusser (v)
éplucher
pocheton (n m)
petit sac en papier
v fr pochon = poche et pochet = petite poche
poêlée (n f)
grand et copieux repas pour fêter la fin de la moisson
v fr paelee, poaslee = contenance d’une poêle
pognie (n f)
poignée
ponner (v)
pondre
v fr ponner = pondre
pordiner(n m)
récipient rond en fer à deux étages : soupe en bas et viande et légumes en haut
(porte-dîner)
pouére (n f)
poire
pouéser (v)
prendre l’eau dans les chaussures en marchant
v fr puisier = prendre l’eau. lat puteus = puits
J’ai pouésé et mes sabots i sont pleins d’iau.
poufiasse (n f)
femme de mauvaise vie
poulette (n f)
1 jeune poule
2 ampoule (au pied)
lat ampulla = petite fiole renflée
pouline (n f)
pouliche
poulou (n m)
chiot
poure (adj)
pauvre
XIè povre, poure = 1 pauvre, 2 faible, maigre. du lat pauperem
Mais mon poure pétit, tu vâs jamais y arriver su tu t’y prends comme ça.
pouriau (n m)
poireau
v fr porel, poreau, poriau = poireau. lat porrum = poireau
pouvaint (v)
pouvions, pouvaient
prieuse (n f)
femme qui passait dans toutes les maisons pour annoncer les décès
v fr prieur, proieur = celui qui invite aux funérailles
profiter (v)
grandir, croître
lat profectus = croissance
proparien (n m)
fainéant peu recommandable, propre à rien
pupute (n f)
huppe (oiseau)
1611 puput = huppe (onomatopée)
purésie (n f)
pleurésie
purlin (n m)
fusain blanc ou noir
pus (adv)
plus
J’en veux pus d’ta soupe!
pus tout (adv)
plus tôt
J’aurais ben voulu v’nir pus tout, mais j’ai pâs pu
puser (v)
tordre le linge pour en faire sortir l’eau
v fr puiser, puser = puiser l’eau
putassier (n m et adj)
coureur de filles de mauvaise vie
de pute (v 1220) - putassier (1549) = qui fréquente les prostituées
putout (afv)
plutôt
qu’rir (v)
chercher (quérir)
querre (XIe); lat. quærere
Va don m’qu’ri un siau d’iau au puits.
quaignaud (adj)
penaud, honteux
1532, Rabelais - quinaud = honteux, confus
Quante il a vu qu’on le r’gardait prende des pouéres, il est parti tout quaignaud.
quanque ou quante (conj)
quand
quatre mois (expr)
Dans les fermes, période de la St Jean à la Toussaint durant laquelle les domestiques louaient leurs services.
quéparben(adv)
probablement
Ah, il’est pâs rentré ? I s’ra quéparben arr’té au bistrot !
querlèter (v)
1 caqueter (poules)
2 bavarder (femmes)
queulle (pr)
quelle, quel
queuqu’un (pr ind)
quelqu’un
queuques (adj ind)
quelques
quignasse (n f)
tignasse
quoué (pr int et interj)
quoi
R
r’biquer (v)
redresser (cheveux par exemple)
r’boté (adj)
guéri, rétabli
r’bouler (v)
envoyer promener, rabrouer
Alle avait envie d’aller au bal mais a s’est drôlement fait r’bouler par son pére.
r’bouler (v)
rouler de gros yeux
I r’boule des yeux comme un chat qui chie dans la braise !
(comparaison que j’ai entendue bien des fois mais dont je n’ai pas l’explication)
r’bouteux (n m)
individu qui remet les membres luxés en place
XIIè de re et bouter = pousser, refouler
r'carrer (se) (v)
se redresser orgueilleusement
R'garde-le ben l'grous plein d'soupe, i se r'carre tant qu'i peut !
r’ferdir (v)
refroidir
1080 freit, froit = froid
r’gardant (adj)
regardant, économe
r’lais (n m pl)
cris, appels
I pousse des r’lais, on dirait un cochon qu’on tue !
r’licher (v)
1 lécher, relécher
2 manger ou boire (avec idée de gourmandise)
Début XIIè licher = lécher
Va-t-en, i a pus rien à r’licher !
r’linger (se) (v)
s’habiller “propre”, mettre les beaux vêtements pour sortir
linge signifiait chemise en anc. franç. (XIIIè)
I s’est r’lingé pour aller à la fête.
r’sope (n f)
souche de l’arbre
r’soper (v)
couper
r’troussé (adj)
soigné, bichonné
Il a un jardin rudement ben r’troussé
r’vicler (v)
revivre, sortir de maladie, aller mieux
rabâtée (n f)
grande quantité
rabâter (v)
faire du bruit
1160 v fr rabaster, rabâter (faire du tapage) orig obsc
La nuit, ça rabâte dans l’guernier, i a sûrement des rats.
rabicoin (n m)
recoin
rabliner (v)
faire du bruit
rabolière (n f)
terriers de lapins de garenne
v fr rabouillère = terrier de lapin
raboliot (n m)
jeune lapin de garenne
v fr rabouillère = terrier de lapin
raboustaud (n m)
individu petit mais râblé
rabot (1220) = nabot
rabouter (v)
attacher deux bouts ensemble
Ma ficelle est trop courte, j’vais la rabouter avec une aute.
racmoder (v)
raccommmoder
racoin (n m)
recoin
racousiner -se- (v)
se remettre d’accord
de cousin
rafe (adj)
se dit d’une boisson âpre ou acide
Ton cide, il est drôlement rafe.
raffut (n m)
tapage confus et prolongé
ramona (n m)
ramoneur
Va t’laver : t’es sale comme un ramona !
rat-gor (n m)
loir
rataille (n f)
ensemble des rats et des souris
raue (n f)
creux laissé par le passage de la charrue
1160 v fr roie gaul rica, bas lat riga
régôme (n m)
1- mauvaise cuisine
2- mets peu appétissant
J’en veux point d’ton régôme.
renfromis (n m)
petit enclos près de la maison
de renfermer
Alle avait 3 ou 4 poules dans un p’tit renfromis en couté d’la maison.
rengoncer (se) (v)
se faire petit
Dér. de “gond” d'apr. le plur. “gons”; préf. “en” - dés. “er”; par compaaison ironique entre une personne engoncée jusqu'au cou dans un vêtement et un pivot enfoncé dans un gond.
I fait si fré que j’me rengonce dans mon paletot
ren'rtourner (v)
retourner d'où lon vient
L'marché est fini, on peut s'ren'rtourner cheu nous.
rése (adj)
à ras bord
ras, res (XIIIè) = plein à ras
résou (adj)
décidé, ayant de la volonté
forme locale de résolu
rester (v)
habiter
C’est ben facile à trouver, i reste en couté d’l’église
reuiller (v)
regarder avec curiosité, en prenant tout son temps
1180 roeiller = regarder avec curiosité. Probablement formé de re et oeil
Alle est tout l’temps à sa f’nête à reuiller cheu les vouésins.
rhabiller (v)
raccommoder
fin XIVè rabiller = réparer, remettre en état
T’as déchiré ta culotte, faut que j’la rhabille.
Ricasser (v)
ricaner
ridâgner (v)
sourire avec dédain, avec mépris ou encore sourire bêtement
ridelle (n f)
côté d’une voiture (transport de gerbes et de foin)
1383; reidele ; moy. haut all. reidel = rondin
rigner (v)
grincer
I rigne des dents
rion (n m)
rayon que l’on trace dans un jardin pour y semer des graines ou y repiquer des légumes
riquiqui (n m)
1 auriculaire
2 le plus petit
J’sais pâs si l’riquiqui d’la portée d’cochons va s’en sortir.
river (v)
border un lit
roculon (n m)
le plus petit d’une portée de cochons
rogner les mouches (v)
récolter le miel dans la ruche, puis enlever l'opercule de cire des alvéoles.
v fr roigner, rongner = couper, trancher
roinger v)
ruminer (au sens propre)
v fr rongier, roinger = ruminer
Après avoir brouté, les vaches roingent
romioner (v)
1 ronchonner
2 ronflement en provenance des bronches
Ça y romione sur la pouétrine
rotée (n f)
tomber durement, lourdement
Il est tombé une drôle de rotée.
rouébri (n m)
roitelet
lat bitriscus = roitelet
rouiller (v)
se disait à propos d’une vache qui mâchait un morceau de tissu qu’elle avait trouvé et qui avait sans doute un goût salé.
“- Maman, j’ai faim.
- Rouille ton poing et garde l’autre pour demain.”
Réponse que j’ai entendue bien des fois.
rouin (n m)
ornière
v fr rouain = ornière
rouinner (v) (prononcer rouin-ner)
pleurer
roulon (n m)
barreau (d’une échelle)
V fr rolon, roilon, reulon= échelon, barreau
roussiau (n m)
ruisseau
lat rivuscellus = ruisseau
ruelle (n f)
Espace libre entre un lit et le mur
ruiele 1138; dimin. de. rue
S
s’att’ler à (v)
commencer un travail
s’ensornaiser (v)
s’entêter
saboulée (n f)
forte réprimande
v fr sabouler = secouer rudement
sabouler (v)
réprimander
saleton (n f)
femme sale sur elle et ou dans son intérieur
sale
Il n’existe pas à ma connaissance d’équivalent masculin à ce mot. De là à en conclure qu’il n’y avait pas d’hommes sales……!!
sanso-iller (v)
laver sans soin
lat solium = baquet
sauvageon (n m)
arbre fruitier sauvage non greffé
sauvageonne (n f)
poire poussant sur un sujet qui n’a pas été greffé
scitroner (v)
scier maladroitement
de scie
se r’cârrer (v)
se redresser orgueilleusement
1606 se quarer = prendre une attitude d'importance et de satisfaction (Nicot)
R’gardez don comme i se r’cârre depuis qu’il est à Paris.
selle (n f)
tabouret à trois pieds utilisé pour traire les vaches
1080 sele=siège de bois sans dossier, lat selle=siège
sente (n f)
sentier ou petite allée dans le jardin
lat semita = sentier
sentibon (n m)
parfum
de sentir bon
Le dimanche, on se mettait du sentibon et de la brillantine sur les cheveux.
si da (loc)
interjection ayant un sens affirmatif
début XIIè, da étant une particule de renforcement de l’affirmation (voir oui da)
- C’est toué qu’a dit que j’suis un menteur?
- Si da, et j’suis prêt à l’répéter!
siéser (s’) (v)
s’asseoir
fin XIIè, sié, see, sé (siège, trône)
Siése-toué don va !
sirocot (n m)
mauvais sujet
C’gâs-là, c’est un drôle d’sirocot.
sitou (adv)
sitôt, aussitôt
sleu (en) loc
à l’abri de la pluie
lat celare = cacher
soment (adv)
seulement
sornais (adj)
entêté
Il est sornais comme une mule.
souèf (n f)
soif
soulasson (n m)
ivrogne
soûl
L’Marcel, c’grand soulasson, j’veux pus l’vouère ici t’entends?
T
taille (n f)
taillis qui commence à repousser
1309 taillier=taillis
taillon (n m)
quartier de fruit
taillon = morceau de pain ou de pomme (dictionnaire roman)
On faisait sécher des taillons de fruits, ce qui donnait des daguenettes.
taiser (se) (v)
se taire
v fr taiser, taisir (1162) = taire
Mais p’tit malheureux, taise-toué don !
taisir (v)
tarir
La fontaine, la v’là presque taisie.
talle (n f)
groupe de rejets qui ont repoussé sur une souche
Voilà une belle talle de saule.
talune (n f)
gros bourdon
v fr taluner = bourdonner (peut-être)
Il était fâché comme une talune
tararder (v)
passer le grain au tarare
tatate (n f)
ma tante (terme enfantin)
taue (n f)
matelas de plume sur une paillasse
tauper (v)
1 battre, rosser,
2 prendre (se faire)
taupine (n f)
taupinière
Ça va pâs ête facile pour faucher, c’est plein d’taupines.
taure (n f)
génisse
v fr tor, thaur, fém tore
tavelle (n f)
tringle de métal qui servait à faire tourner le treuil d’une charrette pour lier les gerbes.
tègot (n m)
plat, écuelle
T'as fini d'manger, va laver ton tègot.
terbouler (v)
1 mélanger, mettre du désordre
2 secouer fortement (sens pr. et figuré)
XIIIè tribol = trouble, agitation
En v’là t’i une nouvelle ! J’en suis toute terboulée.
terre (nf)
champ cultivé ou en jachère, par opposition à pré
terriot (n m)
petit tas de gerbes dressées verticalement pour les protéger de la pluie
On dressait les gerbes, épis en haut, afin que en cas de pluie, l’eau puisse s’écouler.
terro-illeux (adj)
souillé de terre (légume, chaussure)
terre
tertous (pron, adv)
tous, ensemble
tertout = tout (dictionnaire roman)
Ancien français TRETOUS, TRESTOUS = tous absolument. Du latin TOTUS, Trans = au delà, marquant la totalité.absolue.
tettes (n f)
1 trayons d’une vache
2 seins d’une femme (vulgaire)
thym de bargére (n m)
serpolet, thym sauvage
tiaque (adj)
1 à peine vêtu ou emplumé pour un oisillon
2 fade pour la nourriture
tibi (n m)
bouton de manchette métallique
tire (n f)
tendon, partie dure et blanchâtre dans la viande
Ton bifteck est immangeabe, il est plein d’tire !
tirer (v)
1 se servir à table
2 traire le vaches
tiroué (n m)
seau qui servait uniquement à la traite des vaches
Région. Tirer une vache. = traire.(P. Robert)
toucher (v)
soigner en touchant avec les mains ou par un autre procédé
toqué ou toc-toc (adj)
cinglé, timbré
Ecoute-le pas, il est complètement toc-toc.
toucheux (n m)
guérisseur
toué (n m)
local pour certains animaux (cochons, lapins)
toué (pr pers)
toi
A toué d’jouer
touriau (n m)
taureau
tourniquet (n m)
sorte de potence en bois, pivotant de la grosse poutre de la maison au carrelage, à laquelle on attachait l’enfant qui commençait à marcher.
de tourner
tout (adv)
tôt
trahir (v)
surprendre
lat tradere = trahir
J’t’ai pas entendu v’nir, ça m’a trahi
traînasse (n f) (prononcer train-nasse)
longues herbes mortes plus ou moins couchées et traînant sur le sol
de traîner
traînnée (n f) (prononcer trin-née)
femme de mauvaise vie
traînniau (n m) (trin-niau)
individu qui aime traîner, sortir
travôcher (v)
traverser les champs en tous sens
trempée (n f)
pain émietté dans du lait ou dans un mélange de vin, d’eau et de sucre
déb. XIIIè; au p. p. 1170; altér. de temprer « mélanger »
treue (n f)
truie
XIIe; bas lat. troia
treufe (n m)
trèfle
trimard (n m)
vagabond
de trimer, 1754; « cheminer » 1619; p.-ê. altér. de l'a. fr. trumer « courir » (XIVe), de trumel « 2. mollet »
trognard (n m)
arbre assez gros étêté régulièrement
v. fr. estro(i)gner, var. de estronchier « élaguer »; lat. truncare = tronquer
trogne (n f)
arbre assez gros étêté régulièrement
trongne ; « forme, apparence » fin XIVe. gaul. trugna
tropioner (v)
s’occuper en allant et venant mais sans être efficace
trou à la galette (n m)
trachée-artère
Quand on avale de travers, des aliments vont dans le trou à la galette.
trou de bacie (n m)
évacuation de la bacie (évier)
troufignon (n m)
anus, derrière
tuton (adj)
lambin, qui est toujours en retard
I sont tutons dans c’te maison-là, c’est rien de l’dire !
tutonner (v)
remuer beaucoup pour ne faire que peu de chose
V
v’lez (v)
vouloir au présent, 2è pers du pluriel
van-nelle (n f)
vanneau
1530; vaniel déb. XIIIe, de van, oiseau échassier
verrasser (v)
s’occuper à peu de chose, en perdant son temps
Quoué qu’t’es don en train d’verrasser là ?
vicasser (v)
vivoter, vivre en gagnant péniblement sa vie
I l’taient dans une cht’tite manœuvrer’rie où i z’ont vicassé toute leu vie.
vienne (n f)
viorne (en cachette, les gamins en fumaient ; ce n’était d’ailleurs pas bon)
vieuille (n f et adj)
vieille
vin de Talbot (n propre)
préparation à base de plantes macérées dans du vin bue en cas de morsure de vipère. (utilisée aussi pour les animaux) On l'utilisait aussi comme dépuratif.
vorneiller (v)
tourner
Rentère don les poulets, y a une buse qui vorneille
vosce (n f)
vesce
voute (adj poss.)
votre
voyains ou voyaint (v)
voir à l’imparfait
J’voyains ben qu’il l’tait malade
vrille (n f)
liseron
Probablement ainsi nommé parce qu’il s’enroule autour des plantes avoisinantes pour grimper.
vrillon (n m)
long copeau qui sort du rabot en formant des volutes.
A rapprocher de l’étymologie de vrille
vronner (v) prononcer vron-ner
1 accélérer l’allure
2 bourdonner, (guêpe ou moteur qui vron-ne)
vron-nnée (n f)
volée, fessée
Expressions
a bin y r’garder
à bien y réfléchir
A bin y r’garder, il a p’t’ête pâs tort.
à cause don ? ou d’à cause don ?
pourquoi donc ?
D’à cause don qu’t’es pâs v’nu hier ?
à drette
à droite
à fin force
à tout prix
Il a voulu v’nir à fin force
à l’empour
en échange, pour, en contrepartie
Prête-moué ton coutiau, à l’empour t’aurâs une pomme.
empor, empour (XIè) = pour
à la bonne noute
à notre santé
à la r’vouéyure !
au revoir
Allez les gâs, à la r’voyure !
à lure lure
sans réfléchir, au hasard
I’l’a pâs fé ça à lure lure.
déformation pour hure, heure v fr hore, hure, heure, ure
à tout tresse (à rapprocher de à fin force)
à tout prix, absolument
à tout touche
très serré, pour marquer une idée de grand nombre.
L’souèr, en couté du bouais, y’avait des garennes à tout touche.
à sui ou assui
se disait à propos d’un fromage (chèvre ou vache) mi-sec, qui avait commencé à sécher.
ressuyer = sécher, faire sécher
XIIe, essuier; du bas lat. exsucare « exprimer le suc »
ancien français assuer (ou essuer) et assuir (ou essuir), dont le sens était : essuyer, égoutter
aga
tiens, regarde (agarder (Xè)=regarder)
Aga, v’là encore l’aute berlaud
agarder (Xè) = regarder
agâ d’iau ou acâ(n m) prononciation proche
pluie torrentielle
Pendant l’orage, y a eu des agâs d’iau
dérivé du mot agaster (dévaster, ravager, XVe siècle) ; viendrait de l'espagnol aguaducho. (Godefroy)
ah bin c’t’affére !
eh bien, quelle affaire !
Yeu fille a’l’est partie d’cheu eux. Ah bin c’t’affére !
aller aux nids
aller dénicher les oiseaux
arranger une fumelle
faire l’amour avec une femme
att’lé (être mal)
être mal marié
La poure femme, alle est bin mal att’lée
au faît
au sommet
Y a un nid de couâles au faît du peuplier d’la bouch’ture.(corbeaux)
au par-état
en comparaison
Mon poure gâs, c’est rien au par-état de c’qui t’attend !
avouère son compte (ne ..... pas)
être simple d’esprit
Fais pas attention à c’qui dit, i l’a pas son compte
avouère la chique
avoir une joue enflée à cause d’un abcès (comme celle d’un chiqueur)
Ben, t’âs une drôle de chique, ça doué t’fé mal.
avouère l’ déquoué
avoir de quoi vivre à son aise
I peut arrêter d’travailler ; i’l’a ben l’ déquoué.
basse goutte
appentis à une seule pente
bin ceux contes !
cela va de soi !
Si j’cré aux birettes ? Bin ceux contes !
bin dame ! ou bé dame
c’est évident !
Bin dame ! A’l a eu peûr et a’l est pâs v’nue !
blanc d’iau
recouvert d’eau
Lé ch’mins, ils taint blancs d’iau
bouéter à pied bâs
boiter très fort
Sa jument bouète à pied bâs.
bout-ci bout-là
en désordre
Il a tout laissé bout-ci bout-là.
boute !
c’est sans importance !
Boute ! C’est rien. Laisse-moué tranquille anvec ça.
c’est bin commode
c’est facile à comprendre
C’est bin commode, i’l’est dev’nu insarvab’.
c’est comme j’te l’dis
tu peux me croire
C’est un j’teux d’sorts. C’est comme j’te l’dis.
c’est des enmanches
des façons de faire pas très franches, ou compliquées
Tout ça c’est des enmanches. J’veux pu en entend’ causer.
c’est du bon monde
ce sont de braves gens
c’est là que j’ai été fait
c’est là que je suis né
c’est pâs des gens à maniéres
ce sont des gens simples malgré leur condition sociale
c'est pâs possib’!
c’est incroyable!
L’pé Firmin y veut se r’marier, à son âge! - Non, c’est pâs possib’!
c’est pâs racontab’
ça ne peut pas se raconter
c’est ti bin fait pour toué
c’est bien fait pour toi, tu n’as que ce qu tu mérites, “c’est ti” renforce ce qui suit.
c’est ti bin lui (ou elle)
se disait en regardant une photo ressemblante
ça bérouasse
il tombe une pluie fine
Dépis c’matin qu’ça bérouasse !
ça mérite pâs
ça ne vaut pas la peine
Ça mérite pâs qu’on parde noute temps à chorcher.
camadou (porter à)
porter qqn sur le dos
chuiller les fesses (ou ch’viller)
botter les fesses
I s’est fait chuiller les fesses par son pére.
compagnie (avoir de la)
avoir des invités
con comme une harse à pignons (une herse)
vraiment très bête (pourquoi comme une herse et à pignons en plus?)
couronner les g’noux
se blesser aux genoux
d’à cause don ?
pourquoi donc ,
D’à cause don qu’t’âs pâs voulu v’nir ?
d’l’adret
comme il faut
Mais mon poure gâs, tu y arriveras pas comme ça, tu t’i prends pâs d’l’adret.
d’là vou don qu’vous v’nez ? ou d’là vou don qu’vous v’nez t-i? (t-i renforçant ce qui précède)
d’où venez-vous donc ?
dame !
c’est évident !
I veut pu t’causer ? Dame ! Après c’que tu y âs fait !
dépendl’eux d’andouilles
imbécile
R’rarde-moué c’t’espèce d’grand dépendl’eux d’andouilles !
XIIIè pendeler = être suspendu
des foués que
si par hasard
Des foués qu’tu l’verrais, dis-y don d’pâsser cheu nous.
drés le matin
dès le matin
Il est parti faucher drés le matin.
en couté
à côté
en l’câs
capable
L’poure vieux, il est pus en l’câs d’fé c’travail-là !
ench’uir
en venir à bout, réussir
chevir = venir à bout (dict Borel)
entend’ grous
être un peu sourd
L’grand-pére, i’l’entend grous.
En tenir une poch'tée
être très bête
L'poure gârs, il en tient une de ceux poch'tées !
espèce d’an-nimau (x)
expression de mécontentement ou même de colère
Espèce d’an-nimau, tu vas vouère si j’t’attrape !
et pis pâs qu’un peu
beaucoup
Avant la myxomatose, y en avait des lapins, et pis pâs qu’un peu !
fére son compte
s’y prendre
C’mment don qu’il a fait son compte pour tomber ?
fé la coubale
attitude montrant qu’on est mal fichu, un peu malade
Ça va pâs, i fait la coubale su sa chaise.
fé ses afféres
bien gagner sa vie
Cui-là, i’l’a drôlement fait ses afféres.
fini ch’tit
très avare, rapiat
L’pé Mathieu, c’est un vieux fini ch’tit, i mang’rait sa crotte
fini ch’tit (autre sens)
ingrat
C’gârs-là, c’est un fini ch’tit avec ses parents, i s’occupe pâs d’eux du tout.
finir en iau d’boudin
échouer, ne pas aboutir
Les projets de mariage ont fini en iau d’boudin.
gnan-gnan
fatigué, et aussi peu courageux
A’l’est-i gnan-gnan c’te poure femme.
hardi pétit !
se dit pour encourager
héla faut-ti
exprime déconvenue ou consternation
Héla faut-ti, c’gamin-là, i’l’arrête pâs d’fé des bêtises.
i pleut comme vache qui pisse
à torrents
i tondrait une œu
il tondrait un œuf (il est très avare)
j’en d’sors
j’en sors
j’té dis qu’ça
renforce le sens de ce qu’on vient de dire
L’marchand d’vaches ? I’l’a du foin dans ses bottes, j’té dis qu’ça ! (il est riche)
l’ver l’pilon
avoir des nausées
Dé l’vouère chiquer et cracher, ça m’fé l’ver l’pilon.
là vou don qu’il est ?
où est-il donc ?
Dis-don gamin, là vou don qu’il est ton pére ?
Les quatre mois
Période qui allait de la Saint Jean (24 juin) à la Toussaint pendant laquelle les charretiers et les servantes louaient leurs services dans les fermes. Ils y étaient nourris et logés.
m’atonne ?
exprime un doute (l’intention sous-jacente n’étant pas forcément des plus louables)
M’atonne ben si tu la finirâs c’te chopine ?
mais taise-toué don !
mais tais-toi donc !
Mais p’tit berlaud, taise-toué don !
mame !
mange ! (mot employé pour parler à un très jeune enfant)
Allons, mame ta soupe !
marcher tout d’bidenne
marcher de travers
I’l’a bu trouès chopines et i marche tout d’bidenne.
mes poures mondes
poures = pauvres, pour exprimer la compassion
Mais mes poures mondes, vous êtes tout trempés ! Entrez vous sécher.
mette en côrps
mettre le défunt (le corps) dans le cercueil
ni goût ni gouasse
se dit d’un aliment insipide
C’te soupe, a’l’a ni goût ni gouasse.
on voué ti bin tout
il faut s’attendre à tout
L’pé Léon qui va se r’marier à son âge. Tout d’même, on voué ti bin tout !
partir comme un péteux
partir à la sauvette, peu glorieusement
Il est parti comme un péteux, sans d’mander son reste.
pâsser par cheux ravisé
se raviser, changer d’avis
I v’lait bin et pis à présent i veut pu : il est pâssé par cheux ravisé.
Pouac
c’en est pouac : il y en a beaucoup, beaucoup.
C’t’année, des hannetons, c’en est pouac.
poure
pauvre
La poure femme, a l’est bin mal att’lée anvec un bonhomme comme ça !
XIe povre, poure (lat pauperem)
prendre son enfilée
prendre son élan
v fr enfiler = prendre la fuite
quépar bin
sans doute, ou peut-être
I répond pâs ? Quépar bin qui fait la mésienne.
quoué qu’tu veux que j’te dise
exprime ignorance ou perplexité
Bin quoué qu’tu veux que j’te dise ? J’en sé rien du tout.
r’gard’moué ça !
regarde-moi ça !
R’gard’moué ça ! Il est tout mouillé !
r’gard’moué don ça (don renforce le sens)
marque l’étonnement
Tiens, tiens, r’gard’moué don ça, l’gâs au Mathurin anvec une fumelle !
rapport à
à cause de
I sont fâchés rapport à une histouère de vache.
s’brosser
ne pas obtenir ce dont on a envie
Des bonbons, tu peux t’brosser, t’en aurâs pâs !
taches de son (avoir)
avoir des taches de rousseur
tirer le diable par la queue
peiner joindre les deux bouts
Dans l’temps, i avait beaucoup de gens qui tiraint l’diabe par la queue
tourner en iau d’boudin
échouer
I v’lait acheter ceux terres-là mais l’affére a tourné en iau d’boudin.
tout un châcun
tout le monde, n’importe qui
I’l’a ses défauts comme tout un châcun.
train qui court
maladie constatée à plusieurs endroits à la fois
En c’moment, la grippe, c’est un train qui court.
tranquille comme Batisse
qui peut dormir sur ses deux oreilles
I’l’est arrivé tranquille comme Batisse.
temps nouèr (un)
gros nuages noirs annonçant un orage ou une averse violente
Va fallouèr rentrer l’linge, y a un temps nouèr qui monte.
Petit glossaire solognot Le vieux parler encore
Petit glossaire solognot
Le vieux parler encore en usage au milieu du XXè siècle (années 1930-1950) à la campagne à Coullons, dans le nord-est de la Sologne, a été ma langue maternelle. Il n’avait que peu évolué depuis la seconde moitié du XIXè siècle et très certainement, depuis beaucoup plus longtemps, ses origines remontant au moyen âge.
Il était moins employé dans les villages où l’on «parlait mieux». Mais les personnes âgées qui n’avaient souvent fréquenté l’école dans les débuts de la IIIè République* que pendant la mauvaise saison, période de l’année durant laquelle les animaux qu’elles gardaient restaient à l’étable, avaient conservé le parler de la campagne.
Dans mes souvenirs, les landes (ou brevéres en langage local) avec leurs bruyères roses, leurs ajoncs verts et piquants et leurs genêts restent bien présentes. Autre souvenir, celui des lapins de garenne qui pullulaient à cette époque et que l’on chassait au furet et à la fourche en longeant les haies dans lesquelles ils étaient en bauge dans les herbes sèches.
En ce qui me concerne, le français n’est venu s’ajouter à ce parler que lorsque je suis allé à l’école, mais il ne l’a pas remplacé…
Pour ce glossaire, j’ai bien sûr fait appel à ma mémoire ; mais j’ai en outre consulté plusieurs ouvrages traitant des patois solognot et berrichon puisque Coullons est situé à la limite de ces deux régions géographiques. Cependant je ne leur ai rien emprunté qui n’ait appartenu au vocabulaire de mon enfance.
En lisant ces différents livrets, j’ai constaté que ce patois était très localisé. Ainsi, à 20 ou 30 km de distance -à Souesmes ou à Vailly par exemple- (voir carte), il était souvent différent, aussi bien dans sa forme que dans son sens. Les faibles déplacements et échanges de population d’autrefois en sont très certainement la cause. Pendant des siècles, les gens de la campagne n’ont eu que leurs jambes pour se déplacer. Puis, au XXè siècle est apparu le vélo qui a permis des déplacements plus importants ; mais il ne s’est répandu que lentement à cause du faible pouvoir d’achat de l’époque.
Dans mon enfance, on n’allait guère au-delà de Gien (16 km) ou, beaucoup plus rarement, à Sully (25 km), pour des foires, le moyen de transport utilisé étant encore la voiture à cheval. Il y avait des autos bien sûr, mais pas de carburant pendant l’occupation ou l’immédiat après-guerre, période durant laquelle les tickets de rationnement n’ont disparu que progressivement.
Je me suis aussi intéressé à l’origine de ces mots de patois, et, lorsque j’ai pu la trouver, j’ai constaté qu’ils proviennent surtout du français du Moyen Age. Ils n’ont assez souvent que peu évolué, voire même pour certains mots pas du tout.
En ce qui concerne les étymologies indiquées, je me garderai bien d’en garantir l’exactitude : je les ai trouvées au cours de mes recherches et elles m’ont semblé plausibles. Mais je ne suis pas du tout spécialiste en la matière et je ne m’y suis intéressé que pour satisfaire ma curiosité.
* En 1881-1882, Jules Ferry fit voter des lois rendant l’école gratuite, obligatoire et laïque.
Mais la pauvreté étant grande à l’époque et les familles souvent nombreuses, les parents se trouvaient dans l’obligation de placer leurs enfants très jeunes dans des fermes où ils gardaient les animaux en échange de leur nourriture. Ces enfants ne fréquentaient donc l’école que pendant la mauvaise saison, quand les animaux restaient à la ferme.
Gilbert Perdieus
septembre 2019
Vous pouvez aussi trouver ce glossaire sur internet à l'adresse :
http://solblog.canalblog.com/
La Sologne
Les mots
Mode de lecture du glossaire
Mot solognot
Sens en français
Étymologie (lorsque j'en ai trouvé une)
Exemple d'emploi du mot
Tableau des abréviations
Note : Un patois étant par nature une langue essentiellement orale, je me suis efforcé de donner aux mots une graphie correspondant au mieux à leur prononciation.
A
à châ combin
combien à la fois…?
à châ p’tit peu
peu à peu
Y un grous tâs d’pommes de terre à dépousser (dégermer), j’vons fé ça à châ p’tit peu.
a, (voir alle) (pr pers)
elle, elles
A sont malades, a vienront pâs.
abali (adj)
éventé, qui a perdu son goût (boisson)
lat abolere = abolir
I vaut rien du tout ton cide, il est complètement abali.
abât’ler (s’)
s’éprendre de quelqu'un à en perdre la raison
I s’est abât’lé d’une fumelle qui va i manger tous ses sous
abat-foin (n m)
endroit de l’écurie, clos en partie, où l’on faisait tomber le foin du grenier par une trappe.
Tout le fourrage de l’abat-foin a été donné aux ch’vaux.
abattis (n m pl)
membres (bras ou jambes)
XIIè de abattre.
Si j’t’attrape, tu pourrâs numéroter tes abattis !
abattouère (n f)
abattoir
1806 de abattre
abchi (n f)
becquée
XIIIè abéchier = donner la becquée à un jeune oiseau
Les moniaux, i donnont l’abchi à ieux p’tits
âbe (n f)
arbre
aberlucher (v) voir berlu
éblouir
XIIIè belluer = éblouir
Anvec sa chandelle, i m’aberluche
aboutonner (1) (v)
boutonner
de bouton
Aboutonne don ta breyette! (ta braguette)
aboutonner (2)(v)
joindre les deux bouts, faire la soudure
En fin d’mouès, c’est souvent dur pour aboutonner.
C’t’hiver, l’foin pour les vaches, ça va peiner à aboutonner.
abrancher (v)
ébrancher
de branche
abrâser (s’) (v)
s’écrouler (bâtiment)
v fr araser du lat rasare (ou lat abrado)
ou augmentatif de raser, dérivé de abradere : écraser, raser, démolir
La vieuille grange, a s’est abrâsée
abreuvouère (n f)
abreuvoir
XIIè abevrer ; lat. pop. abbiberare, de bibere = boire
ac’mmoder (v)
accommoder, préparer
Viens don ac’mmoder c’te salade
acagnarder (s’) (v)
rester tout le temps au coin du feu
1520 cagnard = abri pour se protéger de : pluie et froid. XVIè cagnarder = paresser, traîner chez soi
acamant (adj)
impotent, infirme, malade
Terme région. du Centre (Jaubert. t. 1 1855 . acamander). Peut-être dér. du m. fr. caïmand = mendiant avec peut-être une allusion aux infirmités des mendiants et des gueux.
L’poure vieux, le v’là ben acamant (le pauvre vieux)
acarnifleux (n m)
pique-assiette
1441; crois. de écorner et de l'a. fr. nifler (renifler), avec peut-être. infl. du moy. fr. rifler = piller
accorder (v)
dégoûter, faire lever le cœur
v. 1130; quors, v. 1050; du lat. cor, cordis.= cœur
“La piau su l’lait, ça m’accorde” disait ma grand-mère
accoter (s’) (v)
s’appuyer contre (un mur par exemple)
lat. class. costa = côté
Accote-toué pâs à c’te porte, alle est mangée par les vers.
accoubler (v)
accoupler
de couple
C'te poure Bertine, a l’est ben mal accoublée anvec son soulaud d’bonhomme !
accrére (fére) (v)
acccroire (faire), faire croire ce qui n'est pas vrai
début XIIè siècle du latin accredere : ajouter.foi à quelque chose (en général qui n'est vrai), serait un dérivé préfixé de croire. (Trésor de la langue française)
Ton gâs, y l’a voulu m’fére accrére qu’t’étais pâs là.
accroch’ter (v)
accrocher
de crochet
accrochtouére (n f)
accessoire pour accrocher
de crochet
acculer (s’) (v)
renâcler pour faire quelque chose
cul, recul
I s’accule pour aller cheux l’dentiste.
acculer (v)
faire basculer vers l’arrière
cul, recul
Accule don l’tombereau pour l’vider complèt’ment !
ach’niller (v)
agacer, taquiner
Arrête d’ach’niller l’chien, i va finir par t’morde!
acni (n f)
petit, malingre
acoinçon (n m)
pointe de terre, recoin d’un champ (terme de labour)
écoinçon Techn. Ouvrage de menuiserie, de maçonnerie formant encoignure
acosé (adj)
transi de froid
acouassée (adj)
se dit d’une poule qui couve ou qui voudrait couver
acouasser (s’) (v)
demander à couver (poule)
adret (adj)
adroit
XIIè dreit, 1050; du lat. directus. – Direct.
af’ner (v) (XII è)
donner à manger au bétail
v fr ou dial “afféner” lat : fenum (fourrage)
affilée (d’) (loc adv)
à la suite, sans marquer d’arrêt
affutiau (n m)
1 vêtement (avec nuance péjorative)
2 chose de peu de valeur
bas-latin fustis. XVIIIè afustiau
aflan-né (adj)
essoufflé
1080 flanc
afouaci (adj)
aplati, écrasé
fouace cf Rabelais. lat : focus (foyer) (lat pop focacius panis) pain cuit sous la cendre
I s’est siésé su son chapiau ; il est tout afouaci
afouberti (n m)
un peu simple d’esprit
de fou
Ecoute pas c’t afourberti !
aga (exp)
tiens, regarde
agarder (Xe) = regarder. agarer 1270, impératif : agar, aga (XIIIè) ou agarer (1270) = regarder
Aga, v’là l’aute afourberti qu’arrive !
agider ou aïder
aider
aidier, aider (vf 1080) adjutare (lat)
agoffer (s’) (v)
parler, réagir avec colère, en criant
agoniser (v)
agonir, insulter, injurier
ahonir (XXè) déshonorer, insulter
La vieuille mére Roussieau, a m’a agonisé d’sottises.
agouant (adj)
insupportable, remuant (enfant)
p. prés. du v. agouer, voir agoué, sens 2.
Mon p’tit garçon, qu’t’es t-i agouant !
agouantises (n f)
bêtises faites par un enfant agouant
agoué (adj)
1 rassasié
2 dégoûté
agouer (s’) v fr = se dégoûter
Encore des pouriaux ! Mais on en est agoués ! (des poireaux)
aguerli (adj)
gelé, qui a froid
Les p’tits poulets sont mouillés et i sont tout aguerlis.
aguernasse (n f)
menu corps étranger
R’tire moué don l’aguernasse qu’j’ai dans l’œil.
aïe
avance (ordre pour un cheval)
al’ pied (loc adv)
se dit au cheval qu’on ferre pour qu’il lève le pied
Al’ pied Bijou !
alayer (v)
élaguer
alingé (adj)
usé (homme ou objet)
v fr lingne, linge = de lin et par extension mince
Ta culotte, alle est ben alingée
alle (voir a) (pr pers)
elle
« alle » si suivi d’une voyelle et « a » si suivi d’une consonne
ameillant (adj)
inquiétant
ameiller (s’) (v)
s’inquiéter, se tourmenter
Faut qu’j’me fasse arracher un’ dent et ça m’ameille
amietter (v)
émietter
Il amiette du pain grillé dans son bol de café au lait.
amitieux (adj)
affectueux
ami
Il est ben amitieux, il eume ben bicher les femmes
an-nimau (n m ou f)
1 mauvais sujet
2 vipère
Si tu vâs dans la brevére (bruyère), fais ben attention d’pâs t’fére “piquer” par une an-nimau.
anguiance (n f)
organisation, plutôt mauvaise que bonne
1160 peut-être du v. fr enguier = guider, conduire
C’te poure femme, alle a point d’anguiance pour s’occuper de sa maison.
annouer (s’) (v)
ne plus pouvoir respirer après avoir avalé de travers
peut-être de nouer (au sens de serrer, étrangler)
apointuser (v)
tailler en pointe
de pointe
Faut qu’j’apointuse mon fichot. (plantoir)
apouantiau (n m)
épouvantail (objet ou, par extension femme laide, ou mal habillée, ou encore vêtue de façon très originale)
Tu parles d’un apouantiau anvec ses affutiaux d’toutes les couleurs!
apouèser (s’) (v)
se poser en parlant d’un oiseau
appétits (n m pl)
ciboulette
aproprir (v)
nettoyer, rendre propre
apuceter (v)
1 enlever la poussière
2 gronder
puce
Toué mon bonhomme t’es en r’tard, tu vâs p’ête ben t’fére apuceter par ta mére en rentrant.
aquercelle (n f)
personne maigre, chétive
ar’ter (v)
arrêter
aralant (adj)
éreintant, épuisant
araler (v)
abimer
Tape pâs conte c’bout d’bouais anvec tes souliers, tu vâs les araler.
arcander (v)
1 faire un travail pénible
2 peiner parce qu’on s’y prend mal
v. fr aricander = peiner
Mais t’arcandes mon poure gârs, c’est ben trop lourd !
arcandier (n m)
1 qui se donne du mal sans réussir
2 qui s’y prend mal dans son travail
v. fr aricander = peiner
L’pé Christophe, c’est pâs qu’il est feignant mais c’est un arcandier.
ardillon (n m)
sorte d’agrafe métallique qu’on fixait sur le groin des porcs pour les empêcher de retourner le sol en cherchant des larves dont ils sont friands.
hardillon XIIIe; de hard « lien, corde » (???)
ardrelle (n f)
1 mésange
2 enfant maigre
areuillé (adj)
éveillé, curieux, qui a l’œil à l’affût
de œil
Il est ben areuillé pour son âge c’drôle-là ! (cet enfant-là)
areuiller (s’) (v)
ouvrir de grands yeux pour mieux voir ou par curiosité
de aoeiller, oeil , éblouir les yeux
argot (n m)
ongle, ergot
V. 1440, ergos (plur.); plur. argoz, v. 1175
ariâ (n m ou f)
1 ennui, contrariété
2 Embarras,souci, tracas.
v fr : ariage = tourment, tracas haria = tumulte 1493; V. fr. harier = tourmenter, harceler
Ça m’a causé ben des ariâs pour pâs grand-chose !
ârié (adv)
1 au contraire
2 peut-être, sans doute
armouère (n f)
armoire
aronce (n f)
ronce
arpète (n m ou f)
jeune apprenti
probablt de l'all. Arbeiter = travailleur
arranger (v)
faire l’amour à une femme (terme peu élégant)
arriére (en) (loc adv)
en arrière
artou (n m)
orteil
arteil, -il, -ol (1160- lat : articulum=jointure)
âson (n m)
oison
d'une forme osson, du lat. pop. aucio, aucionem, de auca. = oie, oiseau.
assabouir (v)
1 casser les oreilles
2 étourdir
v fr : essabouir = être ébloui, interdit, hébété
Mé arrête don d’tapper su c’te bassine, tu nous assabouis.
assarper (v)
1 mal faire (un travail assarpé)
2 couper d’une façon maladroite
sarpe déb. XIIIe lat. pop. °sarpa, de sarpere « tailler »
Mon poure gâs, l’couèffeur y t’a assarpé les ch’veux !
assemblée (n f)
fête annuelle du village avec manèges, tirs forains, bal parquet, etc
assiéner (v)
essaimer
at’lée (n f)
demi-journée de travail avec les chevaux
at’lon (n m)
étalon (cheval)
at’lonnier
homme qui s’occupait d’un étalon
aterbou (n m)
tourbillon d’air chaud qui aspire la poussière en été
v fr tribol, tribou = agitation ou de torbeillon XIIè; lat. pop. turbiculus, du lat. turbo
atêter (v)
étêter
Les saules atêtés sont appelés des trognards.
att’ler (v)
atteler un cheval
attraper (v)
gronder, sermonner
A l’école, l’maît’, il arrête pâs d’nous attraper.
aujoncs (n m)
ajoncs
1389, de jonc; ajou, XIIIe; agon, 1280; mot berrichon d'orig. probablt prélatine.
avalouére (n f)
gosier
de avaler, avaloire = gosier
avouène (n f)
avoine
aveine 1160 lat avena
avouénée (n f)
engueulade
de avoine
avouéner (se faire) (v)
se faire engueuler
avouère (v)
avoir
avouinde (v)
attraper, saisir
aveindre (XII è) lat pop advenire
Mé mon poure gamin, t’es ben trop p’tit, tu peux pâs avouinde c’te pomme-là !
B
bachique (adj)
dénué de sens, comme les paroles d’un ivrogne
1490; lat. bacchicus, de Bacchus avec donc un rapport avec le vin.
bafuter (v)
1 dire du mal de qqn, de qqch 2 dénigrer, mépriser
v fr befe = moquerie, mensonge (?)
C’te bonne femme-là, a l’arrête pas d’bafuter les autes
bâiller (v)
parler très fort, crier, hurler
v. fr béer, bayer = ouvrir la gueule
Mais arrête don d’bâiller comme ça, tu m’assabouis
baladin (n m)
nomade, romanichel
peut-être de balar (danser), du latin ballare = bal
balan (n m)
1 balancement.
2 incertitude
XIIe; du lat. pop. bilancia, du lat. vulg. bilanx, de bis « deux fois », et lanx « plateau (de balance) »
ballasse n f)
paillasse de lit (emplie de balles)
v. 1220; gaul. balu, cf. anc. franç. baler = vanner
balles (n f-pl)
enveloppe des grains de céréales
1549; gaul. balu
ballier (n m)
endroit dans une grange où on conservait les balles d’avoine destinées à l’alimentation des vaches (mélangées à des betteraves ou à des choux-raves)
1549; gaul. balu
baltarner (v)
lambiner
T’es en r’tard ! T’âs encore baltarné en ch’min !
bancelle (n f)
petit banc
banc
banniére (n f)
long pan de chemise
L’grand-pére, i l’té en banniére dans la cour.
banquette (n f)
accotement, bas-côté d’une route
1417 de l'ancien provençal banqueta, dimin. de banc
barbis (n f)
brebis
Début XIIè. berbis, lat. pop. berbicem
barbouillé (n m)
jeune prétentieux
Depuis qu’il est à la ville, son gârs, c’est un vrai p’tit barbouillé !
bârriau (n m)
porte, petite barrière à claire voie
de barre, barreau
bâs-cul (n m)
enfant (par allusion à sa petite taille) mais aussi parfois péjoratif
Son gamin, c’est une espèce de p’tit bâs-cul qui fait ben des bêtises.
bas-enfant (n m)
petit-fils, petite-fille
basse-goutte (n f)
petite pièce à plafond bas
bassie ou bacie (n f)
1 pierre d’évier
2 par extension, local où elle se trouve
bas lat baccia = récipient
bassiner (v)
embêter, ennuyer
v. 1300; de bassin
Mais tu m’bassines anvec tes questions.
bassins (n m-pl)
mancherons de la charrue
peut-être parce qu’ils étaient à proximité du bassin du laboureur
battoué (n m)
battoir de lavandière
baucheton (n m)
bûcheron
de boscheron, XIIe; du rad. bosc = bois
bauge (n f) (voir forme)
1 “gîte” du sanglier
2 “gîte” du lièvre ou du lapin
1489 bauge = gîte de certains animaux
baugeat (n m)
lit sale, en désordre et pas fait, avec un creux au milieu. Explication : autrefois, on utilisait une paillasse emplie de balles d’avoine, paillasse dans laquelle le corps du dormeur laissait un creux, un peu comme une bauge.
de bauge
J’aurais pâs envie d’ête obligé d’coucher dans son baugeat.
bavasser (v)
cancaner, médire
béché (adj)
se dit d’un œuf quand le poussin commence à le casser de l'intérieur.
XIIè bécher = éclore, percer la coquille
bébelle (n f)
jouet de peu de valeur
béch’ton (n m)
bec d’un récipient en terre
1120 bec, 1170 becheron = petit bec
béchouéter (v)
placer tête-bêche
1778; de béchevet « double chevet »
On béchouète les bouteilles dans le carton.
bécler (v)
1 bêler (chèvre)
2 bégayer
Pour une foué, il a répondu sans bécler.
bédame (adv)
bien sûr, évidemment
Bédame, i pâsse par ici pour vouère sa chérie !
bédiau (n m)
bedeau
XIIè bedel, bidel=officier municipal subalterne frq. bidil=crieur public
bégaud (adj)
lait de la vache juste après le vêlage
gaul mesigus = petit lait (?)
beluettes (n f)
1 étincelles
2 étoiles qu’on voit (pas celles du ciel) (voir aberlucher)
XIIIe belluer = éblouir
J’me suis cogné la tête si fort qu’j’en ai vu plein d’beluettes.
ben (adv)
bien
T’es v’nu ben trop tou (tôt)
bénaise (adj)
à l’aise, bien
bentout (adv)
bientôt
berdiner (v)
tinter, sonner (clochette de vaches par ex)
peut-être de l’onomatopée “berdin, berdin” pour imiter le tintement d’une clochette
berdouille (adj)
bredouille
berlaiser (v)
1 perdre son temps
2 parler pour ne rien dire
Mon domestique, il avance à rien, faut tout l’temps qu’i berlaise.
berlaud (adj)
niais, sot
de berlauder, verbe dialectal du Centre, d'un rad. berl- ou brel-, et suff. -aud.
berloquer (v)
remuer bruyamment le loquet d’une porte
peut-être de brelique, berluque (XVè) = petits bijoux sans valeur ou clés qui pendent à un ruban ou une chaîne et qui tintent
berlu (adj)
qui louche,(voir “aberlucher”)
1611 berluer = avoir la berlue
L’poure gamin, il est berlu et un peu bossu
berné (adj)
1 très sale, crotté
2 couvert d’excréments
XIIè bren, bran = ordure, excrément
Mais où qu’tu t’es don berné comme ça ?
bérouasser (v)
pleuvoir doucement
v fr brouasse
béroué (adj)
se dit du blé atteint du charbon
1080 bruir = brûler, griller (peut-être)
bérouette (n f)
brouette
XIIIe; dimin. de l'a. fr. beroue bas lat. birota = véhicule) à deux roues
bérouettée (n f)
contenu d’une brouette
bérouetter (v)
véhiculer de manière inconfortable
bertelle (n f)
bretelle
bertilles (n f)
brindilles
v fr bretille = éclat de bois
Va don m’chorcher des bertilles pour allumer l’feu.
besson (n m)
jumeau
besson 1260 lat pop bissonem
beu (n m)
1 bœuf
2 homme renfermé, voire un peu demeuré
I cause pâs, c’est un vrai beu !
beugne (n f)
bosse sur la tête
beigne (1272 Joinv) buigne (1378) bigne (Villon XIV)
beurrée (n f)
fromage blanc non battu avec sel, poivre, échalote, ciboulette, ou autres.
beuter (v)
donner des coups de tête (comme un bœuf ? prononcer beu)
I a deux chieuves qui s’beutent.
beuvée (n f)
mélange d’eau, de son et de grain écrasé pour les vaches après vêlage
de boire, bevable XIIIè = buvable
biaude ou biaule (n f)
blouse bleue des paysans
v fr bliaut, bliaud
biber (un œuf) (v)
en aspirer le contenu par un petit trou
peut-être du lat bibere, boire
biche (n f)
femelle du lucane appelé cerf-volant
bicher (v)
embrasser, faire la bise
mot dialectal, var. de bécher «piquer du bec». le verbe a signifié aussi «embrasser».
bidette (n f)
jeune pouliche
1534 « âne »; a. fr. bider = trotter
bien (n m)
propriétés (meubles et immeubles)
Il a des biens un peu partout dans la région
bigalée (n f)
chargement d'une voiture ou d'une charrette
Une bigalée de fourrage.
bigleux (n m ou adj)
qui louche
1471; de biscler = bigler
billot (n m)
grosse bille en fer
bion (n m)
récipient en bois plein d’eau dans lequel les faucheurs portaient leur pierre à aiguiser
byon (ancien vase), dictionnaire roman
birette (n f)
personne qui, la nuit, se couvrait d’un drap blanc pour effrayer les bonnes gens
bissête (adj)
turbulent
bleussir (v)
bleuir
On fésait bleussir les fromages entre deux assiettes dans la maie
blouque (n f)
boucle
bobéchon (n m)
tête
bodi (n m)
veau en langage enfantin
v fr beudy = étable à bœufs (peut-être)
bodonne (n f)
vache (langage enfantin)
v fr beudy = étable à bœufs (peut-être)
bodrâille (n f)
organes du ventre, intestins
J’ai mal dans le bodrâille.
boloche (n f)
enflure causée par un coup sur la tête
bombocheur (n m)
noceur, fêtard, qui fait la bombe
bon (n m)
partie comestible de la noisette
L’écureuil touche pâs à une nouésette si l’bon il est véreux
bondrée (n f)
rapace du genre buse
borser (v)
arrondir le dos
v fr borser = 1 enfler; 2 gonfler sa bourse
bossiau (n m)
boisseau
1190; boissel, boistiel, 1198; probablt dér. de boisse (attesté seulement au XIIIè), d'un lat. de Gaule bostia, du gaulois *bostia «creux de la main; poignée»
Va don chorcher un bossiau de p’tit blé pour les poulets.
bouais (n m)
bois
bouch’ture (n f)
haie
v. fr bousche, du germ. bosk=bois
boucaut (n m)
petit fût
bouchie (n f)
bouchée
bouelle (n f)
fille
lat puella = fille
Les Martin, i z’ont qu’des bouelles.
bouétâiller (v)
boitiller
bouffer (v)
éteindre une lumière en soufflant
v 1160; de buff-, onom. désignant ce qui est gonflé v fr bofer = souffler en gonflant les joues; XIIe
“Bouffe la lampe, tu brûles le jour” me disait ma grand-mère
bouin-ner (v) (prononcer en 2 syllabes : bouin ner)
1 vagabonder
2 fouiner
Qu’il est-t-i curieux, faut qu’il âille bouin-ner partout
bouinotte (n f)
Petite ouverture murale ou petite fenêtre.
I r’garde par la bouinotte pour vouère si l’facteur arrive .
boulasse (n f)
lieu où poussent des bouleaux
bouleyer (v)
mêler, mélanger (avec idée de désordre)
Touche pâs à mes afféres, tu vâs tout m’boulayer !
bouraquin (n m)
habitant du bourg par opposition à celui de la campagne
Les bouraquins, i causont pâs comme nous en campagne.
bourgeouèsiau (n m)
petit bourgeois (péjoratif)
bourrée (n f)
1- fagot de petites branches servant à allumet le feu
2- danse du Berri et d’Auvergne
1326; de bourrer
bourser ou boursiller (v)
manger des châtaignes cuites sans les éplucher, en les pressant avec les dents pour en faire sortir la chair et en rejettant ensuite l’enveloppe.
boustronné (adj)
de mauvaise humeur, boudé
Tu parles d'une tête de cochon, la v’là encore toute boustronnée.
bout-ci, bout-là (expr)
en désordre, pêle-mêle
I laisse tout bout-ci, bout-là, ça va ben pu vite que d’ranger!
boutasses (n f pl)
petits bouts de ficelle
boute (interj)
flûte ! zut ! c’est sans importance !
Boute ! Tu m’embêtes à la fin !
bragas (n m)
ensemble d’objets divers et sans valeur, avec idée de désordre
Eh ben, t’en âs un bragas dans ta chambre !
brâiller (v)
1- pleurer en hurlant
2- crier très fort
braillier (1265) lat pop bragulare, braire
brâillou (n m ou adj)
brailleur, pleurnicheur
1265; du rad. de braire
brandler (v)
branler, trembler, n'être pas solide
v fr brander = branler, brandir (XIè) ou v fr brandeler = agiter, secouer
branlons (n m-pl)
brandons
1112 brande = flamme, 1162 brandon = torche
On allumait le feu des branlons à la Saint Jean : c’était une fête.
brassie (n f)
ce qu’on peut porter dans les bras
XIVe; brachie XIIe; de bras
J’t’apporte une brassie d’bouais mort.
brâter (v)
quémander
Tu vâs pâs encore aller brâter cheux les vouésins !
breumer (v)
beugler, meugler
1528; a. provenç. bramar = mugir, braire, germ brammon
I s’pâsse quequ’chose d’pâs normal, i a une vache qu’arrête pâs d’breumer dans l’pré.
brevére (n f)
bruyère
breyette (n f)
braguette
1379, brayette = petite braie, dimi. de brague = culotte
bricole (n f)
toute petite ferme (quelques hectares)
bricolin (n m)
nom de celui qui exploitait une bricole
brincer (v)
briser en petits morceaux
brind’zingue (adj)
simple d’esprit
Faut pâs l’écouter : il est complètement brind’zingue.
brissaudes (n f-pl)
morceaux de panne de porc cuits dans leur graisse
broc (n m)
fourche à deux dents et à long manche utilisée pour charger les gerbes
broc XIIè objet pointu - broch = fourche, dictionnaire roman
brouillasser (v)
bruiner, pleuvoir doucement
buvâillon ou beuvaillon (n m)
buveur, soiffard (péjoratif)
C
c’te (adj. dém)
cette
c’tella (pr. dém)
celle-là
cabaçon (n m) (ou cabasson)
caisse en bois où s’agenouille la lavandière
lat capacium = corbeille
ou 1440 cabasson = petit cabas
cabadou (à) (loc adv)
porté sur le dos d’un autre en se tenant à son cou
cabin (n m)
chevreau
du latin capra, chèvre
cabiner (v)
mettre bas en parlant des chèvres (faire les cabins)
câbines (n f)
morceaux de bouse séchée accrochées aux poils des cuisses des vaches
cachon (n m)
Dans le pré, petite meule de foin sec, en attente d’être rentré à la ferme.
caignaud (adj)
confus, penaud, embarassé
caille (n f)
1- ventre
2- jaune de l’œuf
calon (n m)
noix
francique skala = écale
caluche (n f)
grosse bûche qu’on mettait dans le feu de cheminée
camadou (à) (loc adv)
voir “cabadou”
cambosser (v)
cabosser
cambuse (n f)
1 vieille maison
2 maison mal tenue ou mal famée
campe (n f)
manière de se tenir, position
T’âs une ben mauvaise campe
canâilles (n p)
les enfants
caneçon (n m)
caleçon
cani (n m)
caneton
caquésiau (n m)
moustique
Par ici, c’est plein d’caquésiaux en été.
caqui (n m)
œuf (en langage enfantin)
caraque (n f)
pie
onomatopée
cardeux (n m)
cardeurs de laine. Nom péjoratif encore donné aux habitants d’Aubigny où, autrefois, on cardait la laine.
J’vons cheu les cardeux
carne ( n )
1 animal mauvais, têtu (cheval par exemple)
2 viande dure, de mauvaise qualité
latin caro = chair
J’en vourais pâs d’son ch’val : c’est une vraie carne!
cârrée (n f)
maison, habitation
de carré parce qu’autrefois, les maisons n’avaient souvent qu’une seule pièce de forme plus ou moins carrée.
J’voudrais pas vivre dans sa cârrée, c’est sale là-dedans!.
cârriau (n m)
carreau (vitre ou carrelage)
cassiette (n f)
casquette
câssons (n m)
débris de verre ou de vaisselle
1359; de casser
câsson (n m)
récipient pour manger, gamelle
de casser
Il a laissé que les os dans son câsson.
castrole (n f)
casserole
catamouaise (n f)
catin, femme légère, terme injurieux qualifiant une personne dont le passé laisse à désirer.
1530; catin : abrév. fam. puis péj. de Catherine, var. catau
C’te bonne femme-là, c’est une vieuille catamouaise.
cataplasse (n m)
cataplasme
Il a une bronchite : on y met des cataplasses à la farine de moutarde.
catau (n f)
fille, femme de mauvaise vie, catin
Abréviation populaire de Catherine. (Littré)
catin (n f)
1 putain
2 poupée
3 pansement à un doigt
1530; abrév. fam. puis péj. de Catherine, var. catau
causant (adj)
se dit d’une personne qui parle, qui se lie facilement
Il est ben causant
ch’tit (adj)
1 avare
2 petit
3 dont le goût est mauvais
1150 chaitif = de faible constitution
Qu’il est-t’i ch’tit ton ragoût !
ch’tiveté (n f)
avarice
de ch’tit dans le sens d’avare
châbler (v)
abattre les fruits avec une perche
1600; de chabler dial. « gauler »
chacroter (v)
fouiller
crot (XIIIè) = trou
Arrête don de t’chacroter dans l’nez !
chaintes (n f)
parties des champs près des haies, où tournaient les chevaux en labourant.
v fr chaintre = limite
chambrière (n f)
Morceau de bois mobile fixé par un anneau sous une charrette ou un tombereau (deux à l’avant et un à l’arrière) et servant à la maintenir à l'horizontale quand le cheval était dételé.
1165-70 chamberiere
chanciau (n m)
sorte d'omelette faite de farine, de lait et d'œufs
XIIè sancier = rassasier
chandelle (n f)
morve nasale qui coule du nez chez l’enfant
1119, chandeile; du lat. candela = chandelle
Mouch’toué don au lieu de r’monter les chandelles !
chandelle (n f)
source d’éclairage en général (lampe à pétrole ou bougie)
Chandeile, XIIè ; lat. candela
Allume don la chandelle, j’y voué pus clair.
chandi (n m ou adj)
moisi
v fr chanir = blanchir
I a du chandi sur l’reste de cochon.
chaner (v)
boire beaucoup
1155 chane = cruche, mesure de liquides
chantroler (v)
chantonner
charreiller (v)
transporter du foin ou des céréales dans une charrette
de charroyer
I chareillont d’l’avouène en c’moment.
chartant (adj)
qui vend cher
du latin carus
chasse (en) (exp)
se disait d’une vache en chaleur
châterchat (n m)
petit couteau qui coupe mal
sans doute, par dérision, pour châtrer les chats
châtreux (n m)
homme qui châtrait les jeunes cochons
chastrer 1121; lat. castrare = castrer
Après la castration, il recousait la plaie à grands points.
châtron (n m)
reprise grossière faite à un vêtement ressemblant à la couture faite par le châtreux aux porcelets
lat castrare = castrer
châtroner (v)
faire une reprise grossière à un vêtement
cf châtron
chaucher (v)
s’accoupler, en parlant du coq
XVIè; altér. a. fr. caucher (1256), chaucher
chaud-ferdi (n m)
refroidissement, chaud et froid
1080 freit, froit = froid
chaudière (n f)
locomobile pour la batteuse
chaudron (n m)
locomobile pour la batteuse
Dérivé de chaudière ou chaudère ; l'ancienne orthographe étant chauderon.
chaudron (n m)
grand récipient en fonte dans lequel on cuisait la nourriture destinée aux cochons
Dérivé de chaudière ou chaudère ; l'ancienne orthographe étant chauderon.
chaugnard (adj)
méchant, hargneux (cheval)
chaugner (v)
s’emploie pour décrire l’attitude d’un cheval méchant (oreilles couchées, risque de morsure ou de ruade)
chaume (n m)
Insecte allongé apparaissant au moment de la moisson ; il a la forme et la couleur du chaume, d’où son nom. C’est probablement un phasme.
1195; du lat. calamus = tige de roseau, de céréales
chaver (v)
creuser sous la berge d’une rivière
fin XIIè chaver, chever = creuser, miner. lat cavare = creuser
chaves (n pl)
trous creusés par le courant dans la berge d’une rivière, sous un arbre par exemple.
fin XIIè chaver, chever = creuser, miner. lat cavare = creuser
C’est dans les chaves que certains poissons aiment se tenir.
chavoche (n f)
chat-huant
chevoiche XIIIe; lat. pop. cavannus choe, chave (1164)
chef-d’œuvre (n m)
petit placard extérieur mobile garni de toile métallique servant au séchage des fromages
Le chef-d’œuvre était placé à un endroit ombragé et ventilé et on y faisait sécher les fromages à l’abri des insectes.
chésser (v)
sécher
cheux (prép)
chez
chiauler (v)
pleurer (pour un enfant)
Arrête d’chiauler et de r’nifler !
chiauleur, chiauleuse (n et adj)
qui pleure facilement et souvent
chichée (adj)
flétrie, ridée (en parlant de fruits)
chicoter (v)
1 s’occuper à des riens
2 faire un peu mal
3 beaucoup discuter sur des points de détail
J’ai une dent qui m’chicote
chiens (n pl)
moisissures sur le vin
v fr chanir = blanchir
chieuve (n f)
1 chèvre (animal)
2 trépied utilisé pour couper des morceaux de bois
3 sorte de cornemuse
1675; chièvre XIIe; lat. capra
chinchée (n f)
toute petite quantité
choculon (n m)
bas des reins
Alle a encore mal au choculon.
chopine (n f)
cruche, pichet
chope - de l’Allemend Schoppen qui se rattache à schöpfen = puiser
R’mets don d’l’iau dans la chopine.
chorcher (v)
chercher
choua (à)
cri poussé pour effrayer des chèvres.
Saletés d’ chieuves, a sont encore sont dans l’jardin : à choua! à choua !
chouaux (n m)
chevaux
cinelle (n f)
fruit de l’aubépine
v fr 1175 cinele, cenele ; lat pop acinella de acinus (grain de raisin)
C’bonhomme-là, i vaut pâs une cinelle. (il ne vaut pas cher)
clair (adj)
se disait d’un œuf non décondé, ne pouvant donc être couvé
clair-bassin (n m)
renoncule
clairiette (n f)
mâche sauvage
claques (n m pl)
sabots de femme garnis d’une bride en cuir.
clasiner (v)
faire du bruit avec une clochette
probablement de clarine
clincher (v)
pencher, incliner
Clinche don la bouteille, ça coule pus.
clouter (v)
clouer
cloe 1080, clou - clotier XIIIè = clouer
coche (n f)
entaille, encoche
1160 coche = encoche
coche (n f)
jeune truie
XIIIè et 1606 : coche = truie (dict Thrésor de la langue française de Jean Nicot)
cœur (n f)
défaut d’un pain dont le cœur est mal cuit parce que mal levé
Il a la cœur c’pain-là, il est pâs bon.
cognie (n f)
cognée
colâs (n m)
nigaud
colibi (n m)
dindon
colle (n f)
mensonge
I m’a encore foutu une colle : qu’il est ti menteur!
comédien (n m)
bohémien
Autrefois, les comédiens allaient d’une ville à l’autre pour donner leurs représentations.
I avait plusieurs roulottes de comédiens en couté d’la riviére.
comprenouére (n f)
intelligence, faculté de comprendre
Ah ben, cui-là, il est pâs rapide d’la comprenouére.
coquassier (n m)
marchand de volailles
coquatier (1350), marchand d’œufs et volailles
corde (n f)
ancienne mesure pour le bois valant 4 stères
v. 1135; corda Xe; lat. chorda, gr. khordê « boyau »
cord'ler (v)
faire souffrir, faire mal
Ça m'cordelle dans l'vente.
corder (v)
bien s’entendre
v. 1130; quors, v. 1050; du lat. cor, cordis.= cœur
C’est un ménage qui corde bien
cordiace (adj)
coriace
corporence (n f)
corpulence
lat. corporalis, déb. XIIIe; lat. ecclés. corporale, de corpus « corps »
coti (adj)
se dit d’un fruit qui a subi un choc
1277 cotir (orig. incert.) = heurter, meurtrir
couâle (n f)
corbeau ou corneille
couâler (v)
crier fort
de couâle (corbeau)
couâmelle (n f)
coulemelle
lat columella = petite colonne
couarder (v)
couper la queue des poulains
cuard 1100 « qui a la queue basse »; de cöe « queue »
couasse (n f)
poule qui veut couver
coubale (faire la)
être mal fichu, pas entrain
C’matin, ça va mal; i fait la coubale.
coube (n f)
couple, paire
cople 1190; lat. copula « lien, liaison »
Une coube de bœufs.blancs tirait lentement la charrue
couer (v)
couver
coui (adj)
couvé et avarié (un œuf coui)
couler (v)
se dit d’un orage qui menaçait et qui a disparu ou changé de direction.
couleurer (v)
colorier
coulouére (n f)
sorte de grand entonnoir qui servait à filtrer le lait après la traite
1397; couloere, 1332; coledoire, av. 1105; de couler, et -oire.
coupasser (v)
couper n’importe comment
Arrête d’coupasser l’pain!
couriller (v)
fermer la porte au couriou
XIIè coroiller = verrouiller
couriou (n m)
verrou
1170 coroil -ail = barre, verrou
courlique (n f)
courlis
corlys 1555; courlieu XIIIè; o. i., p.-ê. mot expressif
courser (v)
courir après quelqu’un
de course
Ben dis-don, j’ai eu chaud : l’vouésin m’a coursé pace que j’i chipais des pouéres.
cousiner
se fréquenter entre cousins
couté (n m)
le côté
coutiau (n m)
couteau
coutons (n m)
1- côtes de salade ou de chou
2- restes des plumes d’une poule mal plumée
1600 orig inc
Les ch’nilles ont dévoré les choux : i reste qu’les coutons.
couvêque (n m)
couvercle
crâ (n f)
résidu, aliment qui reste collé à un plat
1823; mot régional du Centre, var. dial. de crémer (XVIe); cf. anc. provençal cremar, XIIIe; du lat. cremare «brûler».
Y’a plein d’crâ au fond d’la castrole
crâ (n f)
écume noire du beurre qu’on fait fondre pour obtenir du beurre fondu conservé en pot
XIIè cras = graisse
crâillard (adj)
qui crie souvent et fort
XVIè crailler, croailler
Que cet enfant est crâillard !
crâiller (v)
crier fort
XVIè crailler, croailler
crasse (n f)
poussière dans l’œil
J’ai une crasse (ou une aguernasse) dans l’œil.
crasses (n f pl)
flocons de neige (peu nombreux)
I commence à tomber des crasses.
crassou (n m ou adj)
crasseux
cravate (n f)
collet que posent les braconniers
I fallait poser les cravates dans les musses des lapins
crêpiau (n m)
sorte de pissenlit sauvage
créquouis (manger des) (n m pl)
ne rien manger
crére (v)
croire
creire 1080; credre Xe; lat. credere
creume (n f)
crème
creuse (n f)
coquille d’œuf
1600 cruise, cruie = coquille, cruche du haut allemand “Kruka”
cricri (n m)
grillon
XVIè; onomat
L’souèr, on entend les cricris chanter dans les prés.
crô (n f)
pomme sauvage
croche (n m)
croc de jardinage
XIIè croche = crochet
crôsier (n m)
pommier sauvage
crossiller (v)
craquer
1155 v fr croissir = grincer, craquer
crotter (v)
creuser, faire un trou
XIIIè crot = trou
Remarque : Le nom crot se retrouve dans des noms de lieux : Le Moulin du Crot, Romecrot.
crouèssant (n m)
outil coupant d’un côté, en forme de croissant, d’où son nom. Il était muni d’un long manche et servait à l’élagage des haies.
crouèssant-gouet (n m)
comme le précédent mais ayant la forme d’une serpe avec une sorte d’ergot sur le côté non tranchant pour faire tomber les branches coupées.
culeton (n m)
petit sac de grain ou sac peu rempli
de cul
Va don chorcher l’culeton de p’tit blé (grains de blé petits ou cassés par la batteuse) pour les poules.
cuser (v)
nettoyer une étable, enlever le fumier
cuter (s’) (v)
s’asseoir
de cul
D
d’aucuns (pr.indéf.)
certains, certaines personnes
D’aucuns disent qu’son ménage marche pus.
d'à cause don ? (loc prépos)
à cause de quoi ?
D'à cause don qu't'es pas v'nu ?
dâdiner (v)
bercer un enfant pour l’endormir
daguenettée (adj) (peau)
toute ridée
daguenettes (n f)
pommes ou poires séchées au four ou au soleil
v fr daguenelles même sens
dahu (n m)
animal imaginaire (attrape-nigaud)
Pour la chasse au dahu, aucun permis n’est nécessaire.
dâiller (v)
courir en tous sens (vaches par grosse chaleur, à cause des insectes)
dame ! bé dame !
interjection d'approbation ou d'affirmation
danver (v)
dompter, dresser (un jeune cheval par ex)
dard (n m)
faux à lame courte
dardeler (v)
trembler (voix)
daugne (adj)
douillet
C'drôle-là, i brâille pour un rien, il est daugne, mé daugne !!
débabiner (se) (v)
se pourlécher
babines
I s’débabinait à l’idée d’la tête de viau qu’il allait manger.
débarbouiller (se) (v)
se laver la figure
déberner (v)
enlever la crotte
v fr bren : excréments
T'as marché dans une crotte, déberne ton sabot.
débesiller (v)
mettre en pièces, déchirer en menus morceaux
débiller (v)
déshabiller
Débille-toué tout de suite, tu vâs salir tes habits du dimanche.
débine (n f)
misère
Depis qu’sa femme a l’est morte, il est dans la débine.
débiner qq’un (v)
en dire du mal
Ah, celle-là, faut qu’a débine Pierre ou Paul.
déborbiller (v)
déborder (d’un récipient par exemple)
bord
débrouiller (v)
débroussailler, élaguer les haies à l'aide d'un croissant
Dans les fermes, pendant la mauvaise saison, on débrouillait les bouch’tures.
décacher (se)
se découvrir au lit
v fr descacher = découvrir
décaniller (v)
1 sortir du lit
2 s’enfuir
1791; p.-ê. de dé- et du lyonnais canille « jambe », de canne
L’matin, y a pâs moyen de l’fére décaniller du lit !
décatâillée (n f)
multitude, très grand nombre
Avant l’arrivée de la myxomatose, i avait des décatâillées d’lapins dans les bouès et les breuvéres.
décauser (v)
1 parler sans réfléchir
2 faire une erreur grossière en parlant
T’es p’ête pâs bête, mais là mon vieux, tu décauses.
déchauplumé (adj)
1- chauve
2- qui a perdu des plumes
C'te poule, a l'est malade, a l'est toute déchauplumée.
découriller (v)
déverrouiller la porte
XIIè coroiller = verrouiller
décroter (v)
déterrer
XIIIè crot = trou
Ta gârette, alle a encore décroté une charogne.
découasser (v)
faire passer l’envie de couver (à une poule)
de couasse, couver
Pour découasser une poule, on lui trempait le derrière dans l’eau.
défourriauter (v)
1- sortir les châtaignes de leur bogue
2- sortir la tête de la verge
de fourreau. v fr desforer, défourer
dégaucher (v)
s’écarter d’une bonne conduite
Avec mon pére, ça rigole pâs, c’est pâs l’moment d’dégaucher.
dégonder (v)
retirer des gonds
Dégonder une porte.
dégouèser (v)
1 parler pour dire un peu n’importe quoi
2 mal parler
dégu-ïcher (v)
1 déjucher (volailles)
2 se lever (du lit)
C’ui-là, y a pâs moyen de l’fé déguïcher l’matin !
déguerlir (v) contraire de aguerlir
réchauffer
déguerli (adj)
réchauffé (contr de “aguerli”)
déguerner (v)
désamorcer (en parlant d’une pompe), désengrener
J’peux pu tirer d’l’iau, la pompe a s’est déguernée.
déhâler (v)
sécher, se disjoindre (fût). Il faudra le maintenir humide pour remettre en état.
déjaboter (v)
bien digérer (l’estomac s’est vidé)
de jabot
Eh ben, t’âs t-i déjaboté depuis hier ?
délire, délier (v)
éplucher la salade
délivre (n m)
placenta d’un animal
délopper (v)
développer
démamer (v)
vomir (en parlant d’un bébé)
Il a démamé presque tout le lait de son biberon
démancher (v)
luxer, déboîter
I s’est démanché l’épaule.
déméfier (se) (v)
se méfier
démurger (v)
quitter les lieux rapidement ou bien contraint et forcé
I feignantait au lit, mais quand il a entendu arriver son pére, il a ben démurgé
dépaissir (v)
1 diminuer l’épaisseur
2 éclaircir les légumes
Quand les carottes sont levées, il faut les dépaissir.
dépatter (v)
décrotter, enlever la terre ou la boue
1655, de “dé-”, “patte”, et suff. verbal “-er”
Dépatte tes sabots avant d’entrer.
dépend’ler (v)
dépendre, décrocher
XIIIè pendeler = être suspendu
Tu veux ben m’dépend’ler une andouille dans la ch’minée ?
dépend'leux (n m)
celui qui dépend. (était uniquement employé dans l'expression peu charitable :)
Un grand dépend'leux d'andouilles.
déperlécher (se) (v)
1 - passer la langue sur les lèvres
2 - saliver à la vue d’un mets
de pour et lécher - Berry : perlécher
I s’déperlèchait les babines en sentant l’odeur du poulet qui routissait.
dépiauter (v)
dépouiller
préf dé et peau
Va don dépiauter l’lapin !
dépocher (v)
payer
de poche
Il a dépoché vingt sous pour payer la tournée. (un franc)
dépotrâillé (adj)
1 débraillé
2 avoir la chemise déboutonnée
fr dépoitraillé
Raboutonne don ta ch’mise, t’es tout dépotrâillé.
dériper (v)
déraper, glisser
fr riper = glisser par frottement. v fr se desriver = s’écarter
Son coutiau a déripé et i s’est coupé.
dérire (v)
plaisanter, rire
Mé non, c’est pâs vrai, j’ai dit ça pour dérire
derrié (prép)
derrière
dervi-derva (loc adv)
d’un côté à l’autre
I a des rouins (ornières) dans l’chemin, dans la charrette, ça nous s’coue dervi-derva.
désoberner (v)
se dit des poules qui perdent leurs plumes
dessoueffer (v)
désaltérer
détruire (se) (v)
se suicider
dévarjuter (v)
se dit d’un jus qui coule
verjus
Attention, quand tu môrds dans ta pêche, ça dévarjute su ta ch’mise.
dia
à gauche (ordre donné à un cheval)
digoter (v)
1 bougonner
2 critiquer, trouver à redire
C’te bonne femme-là, faut tout l’temps qu’a digote !
digotiau (n m ou f)
qui digote beaucoup
dihôr (adv)
dehors
dihôrer (v)
jeter dehors
I s’est fait diôrer à coups de pieds au cul
dine (n f)
dinde
don (conj)
donc (le c final n’est pas prononcé)
dondaine (n f)
dondon (péjoratif)
C’te grousse dondaine, ah qu’a m’déplaît t-i!
dormadou (n)
personne qui dort beaucoup
doué (n m)
doigt
doussée (n f)
talus de terre provenant du creusement d’un fossé et entassée le long de ce fossé
dos et ados
I a plein d’violettes su’ la doussée.
dret (adj)
droit
Pour aller cheux les Bazin ? On peut pâs s’tromper, c’est tout dret.
drille (n f)
diarrhée
peut-être de driller = courir ça et là
drôle (n m)
petit garçon
1584; drolle fin XVe; du néerl. drol, lutin
drôlesse
jeune fille
1584; drolle fin XVe; du néerl. drol, lutin
drrru
ordre pour faire reculer un cheval
drussir (v) ou r’drussir
devenir drû, fort ou le redevenir
Alors, ça va mieux? Te v’la r’drussi?
drute (adj fém)
drue, forte
durer (v)
1 endurer
2 patienter
1175 v fr durer (lat durare = résister)
Il a mal aux dents mais faut ben qu’y dure !
E
écaler (v)
écosser
francique skala = écale
Viens m’agider à écaler les p’tits pouais
écartiller (v)
écarquiller, ouvrir de grands yeux
1530 écartiller, de quart
échale (n f)
écharde
échalier (n m)
petite échelle double installée à demeure pour franchir une haie ou une clôture
1530; eschalier « escalier »
échardon (n m)
chardon
écholer (v)
couper les feuilles des betteraves ou des choux-raves.
v fr échaller = enlever, faire descendre
On écholait betteraves et choux-raves et on conservait les racines en silos pour la nourriture des vaches en hiver.
écouter
obéir
Ecoute ta mére ou ben tu s’ras puni.
éderdon (n m)
édredon
1700; du danois ederdun « duvet d'eider »
égalir (v)
égaliser
égratigner
griffer
XIIIe; égratiner XIIe; a. fr. gratiner, de gratter
éguerner (v)
égrener (du grain)
élayer ou alayer (v)
élaguer
eslaguees au p. p. XVe; alaguees fin XIVe
En hiver, on élayait les bouch’tures anvec un crouèssant.
emballant (adj)
qui se met facilement en colère
emberné (adj)
1 très sale, crotté
2 couvert d’excréments (comme berné)
P ê de bren = matière fécale, v fr ébrener = nettoyer
embistrouillé (adj)
embrouillé
Ça m’a l’air ben embistrouillé ton affére !
emblimé (adj)
envenimé
Il a pâs désinfecté la piqûre et ça s’est emblimé.
emmaliner (s’) (v)
se mettre en colère
XVè; maligne v. 1120; lat. malignus, méchant
Méfie-toué du touriau, i s’emmaline facilement.
emmanche (n f)
complication, chose plus ou moins honnête
emmanchier v. 1160; de en- et manche
Tes emmanches, j’veux pus en entende parler.
emmiauleur (n m et adj)
enjôleur
Méfie-toué d’ses belles paroles, c’est un emmiauleur.
emmouraché (adj)
devenu amoureux
I s’est emmouraché d’une fumelle qu’est une moins que rien.
empicassé (adj)
ensorcelé
peut-être du lat pikkare = piquer (par allusion aux statuettes piquées d’aiguilles)
empicasser (v)
jeter un sort
en airié (adv)
en arrière
en l’ombe (loc)
à l’ombre
L’braco, il est en l’ombe pour six mouès.
en s’leu (loc adv)
à l’abri de la pluie
lat celare = cacher
J’étain en s’leu sous l’auvent
en-niflé (adj)
avoir le nez bouché
fin XIIè. nifler, probabl. onomat.= renifler, flairer
en-pour (à l’) (prép)
1 pour, en échange de
2 en considération de
XIe v fr empor, empour= pour
Prête-moué tes crayons, à l’en-pour t’aurâs une pomme.
encatiner (v)
se vêtir, s’envelopper
peut-être de “catin”, pansement à un doigt
encrassiner (v)
accabler quelqu’un d’injures
I va pâs y r’tourner d’main, i s’est fait encrassiner par sa vouésine.
encroter (v)
enterrer une bête
1277 encroter = cacher, enterrer, de “crot” = trou, creux
endret (n m)
endroit
XIIe; dreit ( droit ) 1080; lat. directus (?)
enfaîté (adj)
plein jusqu’en haut, au faîte
1400 enfester; de en- et faîte
une charrette enfaitée de fourrage
enfincer (v)
agacer, énerver
Arrête d’enfincer ta p’tite sœur
enfondre (v)
être trempé par une forte pluie
v fr enfondre XIIIe (mouiller, tremper, glacer)
enfondu (adj)
trempé par la pluie
v fr enfondu 1125 (mouillé, trempé, glacé)
I sont rentrés enfondus.
enfromer (v) ou renfromer
enfermer
enguiance (n f)
adresse, savoir-faire
L'poure vieux, c'est un arcandier, il a point d'enguiance, il arrive à rien.
enloper (v)
envelopper
enlopiau (n m)
pansement de fortune
de envelopper
enniflé (adj) prononcer en-niflé
qui a le nez bouché
vfr nifle=nez, nifler=renifler
enrayer (v)
commencer le premier sillon dans champ
vfr enroyer, enraier = mettre dans la raie, entreprendre
enrouser (v)
arroser
ensacter (v)
mettre en sac
sac
Autrefois, il fallait d’abord ensacter le blé avant de le livrer au grainetier.
ensornaisé (adj)
entêté, borné
entère (prép)
entre
Ton voleur, il a pâs couru ben longtemps, j’viens de l’vouère entère deux gendarmes.
entère (v à l’impératif)
entre (entrer à impératif)
Entère don bouére un coup
entortiller (v)
embobiner
XIIIè tortoiller = tordre, tortiller
Mon gârs, c’te fumelle-là a va t’entortiller si tu t’déméfie pâs.
envorné (adj)
étourdi physiquement, (“ça tourne”)
J’arrête de danser, j’suis tout envorné.
équeuter (v)
enlever la queue d’un légume
préfixe é et queue
équeuter des haricots verts
érouette ou rouette (n f)
petite baguette fine et souple
1160 reorte, roerte, roette = lien d’osier tordu
essiette (n f)
assiette
ête en tous les jours
porter ses habits de semaine par opposition à être en dimanche
Tu vâs quand même pâs rester en tous les jours pour aller au bourg.
étouffe-chrétien (n m)
aliment trop lourd, difficile à avaler
Ton gâtieau, c’est un vrai étouffe-chrétien!
évu (part pas de avoir)
eu, eue
F
f’nâillon (adj)
fripé, chiffonné
latin fenum = foin, fenaison,
Sa robe, alle est ben f’nâillon.
f’nasse (n f)
herbe sèche plus ou moins haute
v. 1360; fener XIIè; lat. pop. fenare, de fenum « foin »
En hiver, les lapins s’mettaient souvent en bauge dans les f’nasses, au long des bouch’tures.
f’ner (v)
faner
v. 1360; fener XIIe=couper les foins; lat. pop. fenare, de fenum «foin»
fagotier (n m)
1 tas de fagots
2 local où sont rangés les fagots
Va don m’chorcher une bourrée au fagotier.
faraud (adj)
fier
Jaubert, dans son glossaire, propose pour étymologie fieraud, fier, orgueilleux, avec une teinte de ridicule
Il est tout faraud avec ses beaux habits.
farfouiner (v)
fouiller, fureter
probablement de fouiner
fassaint (v faire, imp ou subj pr)
faisaient, fassent
faufourche (n f)
tuteur en forme de fourche à 2 dents
ferselle (n f)
moule pour l’égouttage du fromage blanc
1180, foisselle, faisselle ; lat. fiscella, dim. de fiscus = corbeille
fergonner (v)
attiser le feu dans l’âtre
ferrâillon (n m)
ouvrier qui travaille le fer ( plus ou moins bien)
fersure (n f)
1 force
2 santé, résistance à la fatigue ou à la maladie
1230 - fressure (abats de certains animaux)
Tout l’temps crotte ou fouére, (malade) il a point d’fersure !
fésée (n f)
fraction d’un travail
de faire
Tu faucheras pâs c’pré d’une fésée ! (d’une seule fois, quand un fauchait à le faux)
ficelle (adj)
filou
Méfie-toué ben d’lui, il est ficelle et i va t’rouler.
fichot (n m)
plantoir de jardin
1120; lat. pop. figicare, puis ficcare, de figere attacher, fixer. 1413; « pointe » XIIe; de ficher
fieuve (n f)
fièvre
fini-ch’tit (n)
très avare
C’est un vieux fini-ch’tit, i mangerait sa crotte.
fis d’garce (juron)
juron ou parfois injure (abréviation de fils de garce)
Ah ben sacré fis d’garce de gamin, il a fallu qu’i touche encore à mes outils !
flan-ner (v)
se reposer, respirer un peu
peut-être de flanc
Les ch’vaux ont chaud, laisse-les flan-ner un peu.
fleusins (n m)
fleurs sèches de trèfle ou de luzerne
flon-née (n f)
fessée, correction
flon-ner (v)
donner une correction
flûter (v)
siffler
C’matin, ça va bien : i flûte comme un marlot. (un merle)
flutiau (n m)
petite flûte
folaisiau (n m)
oiseau de proie
Fais attention aux p’tits poulets, i a un folaisiau qui tourne.
forbancer (v)
1 faire
2 nettoyer, astiquer
1080 forbir = raccommoder, nettoyer, panser
Quoué que tu forbances don anvec un martiau et des pointes ?
forme (n f) (voir bauge)
gîte ou bauge d’un lièvre ou d’un lapin dans les herbes.
fouére (n f)
foire
fougaler (se) (v)
se dépêcher, s’affoler
Oh ben lui, pressé comme il est, i va pâs s’fougaler!
fouillonné (adj)
1 égaré
2 se dit d’un objet qu’on ne retrouve plus
T’âs encore fouillonné tes cisiaux.
fourgonner
Fouiller sans précautions (dans qqch.) en mettant tout en désordre
XIIIè de fourgon
Un fourgon était une longue tige de métal ou de bois garni de métal, servant à disposer les braises dans un four. C’était également un instrument formé d'une barre de fer crochue servant à attiser le feu dans un foyer.
Arrête d’fourgonner dans l’tirouère, j’vais pus rien r’trouver.
fourniau (n m)
fourneau
fourriau (n m)
enveloppe de la châtaigne
fousse (n f)
mare
1080; lat. fossa, rac. fodere « creuser, fouir »
foussé (n m)
fossé
fosset 1080; bas lat. fossatum, de fossa « fosse » et foussé (1429)
foussonné (adj)
1 égaré
2 se dit d’un objet qu’on ne retrouve plus
même sens que fouillonné
foussonner (v)
1 égarer
2 mettre en désordre
fré (n m)
froid
freit 1080
fricasser (v)
1 geler
2 abîmer
C’te nuit, la g’lée, alle a tout fricassé.
fromer (v)
fermer
Frome don la porte, i fait fré.
fromions (n p)
fourmis
XIIè fromis, formis
fumelle (n f)
femme, avec un sens péjoratif
lat femella = petite femme
fumellier (n m)
qui court après les femmes
G
gaimer (v)
1 attraper d’un coup de gueule
2 avaler, gober
Le chien a gaimé une guêpe
gaite (adj)
féminin de gai
galvaudeux (n m)
Vagabond, propre à rien, vivant d'expédients
gangner (v)
gagner
ganivelle (n f)
1 gens méprisables
2 chose de peu de valeur
v fr ganiveau = avorton
Ceux mondes-là, c’est que d’la ganivelle.
gardâillon (n m)
garde-chasse (terme méprisant, les garde-chasses n'étant pas aimés par les paysans qui braconnaient)
gârette (n f)
mauvais chien
Pour garder les vaches, c’chien-là, c’est une vraie gârette.
garfouler (v)
fouler, contusionner
1277 garfoler, gorfoler=meurtrir, fouler
J’me suis garfoulé l’poignet.
garfoulure (n f)
foulure, contusion
garguéniot (n m)
le cou, la gorge
1295 gargole=gorge (racine garg=gosier et gole=gueule)
garsoiller (v) (prononcer garso-ier
abîmer
gearbe (n f)
gerbe
XIIè jarbe=gerbe (francique garba)
gearce (n f)
gerçure
gearmer (v)
germer
gein-ner (v) prononcer gin-ner
geiner
gelodée (n f)
petite gelée
geloder (v)
geler légèrement
génieuve ( n m)
désigne à la fois le genévrier et ses baies
XIIè geneivre
gente (adj)
jolie
Alle est ben gente c’te gamine-là.
germine (adj)
germaine
v. 1165; lat. germanus « qui est du même sang », de germen
C’est ma cousine germine
gigasse (grande) (n f)
grande fille maigre (péjoratif)
XVIIIè; du lat. gigas, géant
gigasser
remuer les jambes en se débattant
gisonnée (n f)
contenu d’un tablier
giron (?)
J’ai rapporté une gisonnée d’herbe pour les lapins.
gléner (v)
glaner (dans les champs après la moisson)
XIIIè; bas lat. glenare, d'o. gaul.
gnognote (n f)
camelote (ne s’emploie ordinairement qu’à la forme négative)
J’ai ach’té un paletot qu’est pâs d’la gnognote.
gobette (n f)
truie
gaulois gobbo = bouche
golucher (v)
tout manger (sens propre) ou tout dépenser
Xè gole=gueule
Il a goluché tout son bien pour une moins que rien
gommeux (n m)
rendu ridicule par son élégance excessive et son air prétentieux
gorgeon (n m)
1 gorgée
2 coup à boire
Encore un p’tit gorgeon d’rouge ?
goton (n f)
femme de mauvaise vie
diminutif populaire de Margoton, signifiant le plus souvent une servante
gouet (n m)
serpe
v fr goie, goye, goe = serpe
gouri (n m)
goret
goutte (n f)
eau de vie
Les bouilleurs de cru avaient droit de faire 20 litres de goutte par an sans payer de taxe. On ne buvait pas d’appéritif à la maison mais on offrait volontier “un p’tit verre de goutte” qui était censé réchauffer en hiver…
graissée (n f)
1 tartine avec graisse ou beurre
2 à la batteuse, pause pour graisser la machine et pour que les hommes se désaltèrent
craisse v. 1120; lat. pop. crassia, clas. crassus=gras
grâlée (n f)
cuite, ivresse
I tient une d’ceux grâlées !
grâler (v)
griller, rôtir, sécher
v fr graelier, gralier = faire griller
Après le bêchage, les mottes grâlent au soleil
grat’cul (n m)
fruit de l’églantier
1530 gratte-cul = églantier
gravicher (v)
se déplacer en chatouillant (en parlant d’un insecte)
Ça m’graviche su la tête, tu veux ben r’garder ?
greusins (n m)
1 grains de sable, petit gravier
2 petites parties dures dans certaines poires
grigne (n f)
petit morceau
v fr grignon = morceau de pain
Coupe-moué don une grigne de pain pour que j’finisse mon fromage.
grigneux (adj)
de mauvaise humeur
XIIè grigneux = grognon, en colère, violent
grocer (v)
se disait du grognement doux de la truie qui appelait ses petits.
v fr grocier = gronder, grogner XVè grousser = gronder
gromion (adj)
grincheux
1375; grummeler XIIIe; grommer XIIe; moy. néerl. grommen=grommeler
grouilloner(v)
grouiller, remuer
Arrête don d’grouilloner comme ça, tu m’empêches de dormir.
grous (adj)
gros
C’est pâs c’espèce de grous plein d’soupe qui va m’fére peur.
guerdiller (v)
grelotter, trembler de froid
XVè grediller = griller, pétiller ??
Va t’chauffer au lieu d’rester là à guerdiller !
guerlet (n m)
grillon
XIIè grillet, avec influence probable de grésillon = grillon
guerlette (n f)
pénis (enfant)
pour grelet, grelette = grêle, ténu
guerlot (n m)
1- grelot
2- langue bien pendue
grilot 1392; moy. haut all. grillen « crier », de grell « aigu »
Avec l’guerlot qu’il a et menteur comme il est, i f’rait ben un député.
guerlotter (v)
grelotter de froid
de guerlot ou 1547 trembler le grelet = trembler de frpod, de peur
guernier (n m)
grenier
guernouille (n f)
grenouille
guerrouée (n f)
nombreuse couvée de poussins ou de canetons
v fr grohée, greuée, grouée = volée, multitude
guesses (n fp)
grimaces, singeries
gueule d'empeigne
mauvaise langue
C’est une sale bonne femme, alle a une gueule d’empeigne.
guï-ché (adj)
perché, juché (prononcer gu-ïché)
guï-cher (v)
se percher (prononcer gu-ïcher)
Les pintades, a sont guichées dans l’pommier.
guinçon (n m)
dard, aiguillon
H-I-J
hargner (v)
hennir
harossé (p. p)
harassé, exténué
1527; harace « poursuite », de hare “ cri pour exciter les chiens “, o. frq.cf haro XIIe; de hare
harse (n f)
herse
hâtée (n f)
une planche de légumes dans le jardin
J’ai s’mé une hâtée de p’tits pouès
hélà faut-i (exclam)
exclamation des femmes pour exprimer la surprise ou le crainte
“Hélà mon Dieu faut-i” s’écriait ma grand-mère me voyant dans un arbre.
hue
avance, ou à droite (cheval)
husteau (à l’) (n m)
à la maison
pour l’hosteau, v fr hostel = maison, logis, demeure
I pleut, j’reste à l’husteau
insarvab (adj)
1 incorrigible, insupportable
2 dont on ne peut plus se servir
de servir
Son drôle, en grandissant, i devient insarvabe.
j’ons (v. avoir)
nous avons
j’teux-d’sort (n m)
sorcier
j’y ai
je lui ai
jagouasser (v)
parler à tort et à travers
jouasser (v)
jouer, s’amuser avec peu de choses
jouassiau (n m)
qui aime jouer
jouter (v)
se toucher (maison ou terrain)
XIIIè; a. fr. jouste = près de
Il a ach’té la terre qui joute son pré.
L
laiton
petit cochon qui tète encore
lait
landiers (n m pl)
chenêts
lardasse (n f)
entaille, estafilade
larder dans le sens de blesser, percer de coups (1175)
I s’est fait une lardasse en se rasant.
larmiche (n f)
petite quantité, larme
lavâiller (v)
laver (plutôt mal que bien)
lavâilles (n f pl)
eaux de vaisselle avant l’utilisation des détergents
v fr lavaille = lavure, eau ménagère
On ne jetait pas les lavâilles, elles servaient pour la nourriture des cochons. (pas de produits à vaisselle à l’époque)
lavette (n f)
morceau de tissu utilisé pour laver la vaisselle
lavôcher (v)
laver à moitié, avec négligence
làvou, là vou don ?
où, à quel endroit
Ben mon gâs, làvou don qu’tu vâs comme ça ?
leuver (se) (v)
se lever
Leuve-toué don d’là!
lichette (n f)
petit morceau
de licher, XIIe; var. de lécher ou v fr licher = boire ou v fr leschée = tranche mince
liette (n f)
petit tiroir
1360 laiette, liette = tiroir
lieuve (n m)
lièvre
v fr lieuvre
lippe (n f)
grimace, moue
fin XIIè; moy. néerl. lippe
L’gamin, i fait la lipe avant d’chiauler.
loge (n f)
remise pour le matériel agricole
1138 loge du frq laubja = abri couvert, cabane
louchie (n f)
contenu d’une louche
Donne-moué don encore une louchie d’soupe.
louâches (en)
haricots frais en grains
louée (n f)
assemblée où le personnel agricole louait ses services de la Saint-Jean à la Toussaint (les quatre mois) et de la Toussaint à la Saint-Jean.
louer
loup (n m)
croûte qui se forme dans le nez
lourdaine (n f)
vertiges
Faut qu’j’me tienne, j’ai la lourdaine
luizarde (n f)
luzerne
1600; lauserne 1566; provenç. luzerno « ver luisant », de l'a. provenç. luzerna « lampe », lat. lucerna
lure, lure (à) (loc adv)
à peu près, au hasard
déformation pour hure, heure v fr hore, hure, heure, ure
M
macher (v)
meurtrir, contusionner
XIIIè machier=broyer, froisser, meurtrir
maché (adj)
contusionné, meurtri
XIIIè macher = broyer, froisser, meurtrir
Il est tombé du tâs d’pâille : i s’est rien câssé mais il est tout maché.
mai (n m)
aubépine (ainsi nommée parce qu’elle fleurit en mai)
maie ou mée (n f)
1 pétrin
2 huche longue pour ranger vaisselle et nourriture
fin XII maie, du lat. magis, magidem = plat, pétrin
maishui (loc)
presque, désormais
v fr maishui, meshui = aujourd’hui, maintenant, 1175, de mais et hui (aujourd’hui)
J’suis bencontent, nous v’là meshui arrivés.
malaisier (adj)
qui a mauvais caractère
1204 malaisif = mauvais, de mauvais caractère
Laisse-le don tranquille, tu sé ben qu’il est malaisier!
malendurant (adj)
dont la patience n’est pas la vertu principale
malgrâcieux (n ou adj)
acariâtre, grincheux
Va pâs t’y frotter, l’pé Mathieux, c’est un malgrâcieux.
maloche (n f)
gros maillet pour fendre le bois
1210 maillot = maillet XVè mailloche = gros maillet
malocher (v)
assommer
voir maloche
Si j’m’r’tenais pâs, je l’malocherais !
Ou : Avant de saigner le cochon, on le malochait.
mangeasson (n m)
qui dilapide
manger dans le sens de dilapider (manger la grenouille)
L’Victor, c’est un mangeasson : l’héritage de ses parents est vite parti.
manger l’vert et l’sec (v)
être dépensier (allusion au fourrage vert ou séché)
manicotier (n m)
petit cultivateur
manigances (n fp)
manœuvres cachées et suspectes
1543 peut-être de manus « main » ; cf. dial. manigant « ouvrier » (1556)
manœuve’rie (n f)
très petite ferme
1283 manovrage = labour, culture lat. tardif man(u)opera « travail avec la main »
manque (n m)
1- étroite et courte bande de fourrage ou de céréales que la faucheuse n’a pas coupée à la suite d’un moment d’inattention du faucheur
2- maladresse, bourde
mâraud (n m)
matou mâle
1549; marault, xve; orig. obscure, p.-ê. du nom dialectal désignant le matou dans les parlers du centre, du rad. expressif marm-, ou encore du lat. mas, marem « mâle ».
mardeux (n m et adj)
merdeux
Espèce de ch’tit mardeux, tu vâs vouère si j’t’attrape !
marivole (n f)
coccinelle
marlaud (n m)
merle
mascander (v)
1 abîmer, détériorer
2 blesser sérieusement
Coupe pâs ta culotte, tu vâs la mascander.
matons (n m)
grumeaux dans la sauce ou la purée
Fin du XIè s. matons = lait caillé
mâzille (n f)
petite monnaie, petites pièces
v fr mazille = mauvais argent
méguerlin (adj)
maigre
v fr mingrelet = chétif
meiller (n m)
néflier
v fr nesplier, meslier, nefflier
meilles (n f)
nèfles
1240, nesple, mesle, lat mespila
mêlant (adj)
qui s’occupe de ce qui ne le regarde pas
mentes (n f)
mensonges
XIIIè mente = mensonge
mésienne (n f)
sieste
1160 merienne = heure de midi, sieste
messeux (messeuse) (n m ou f)
bigot
mettre à cul (v)
faire basculer un tombereau (par ex) vers l’arrière pour le vider
meude (v)
moudre
miauleuse (adj)
flatteuse et hypocrite,
mielleuse (probablement)
Méfie-toué ben d’la Mé Léontine et d’sa vouè miauleuse, a sait s’y prende pour tirer les vers du nez.
miaussée (n f)
mélange de nourriture pas forcément bien appétissant
1327 miessée=hydromel
Des gâtieaux amiettés dans du café au lait, c’te miaussée !
migrottes (n f pl)
grumeaux
Ton fromage mou, il est tout à migrottes : i vaut rien du tout.!
mincer (v)
couper en petits morceaux, en lamelles
XIIIè mincier = couper en menus morceaux
En hiver, on minçait des betteraves au coupe-racine, on y ajoutait des balles d’avoine et on donnait ce mélange aux vaches.
mioroner (v)
miauler (matou en chaleur)
moder (v)
1 conduire les bestiaux au pacage
2 sortir de chez soi
v fr moder = sortir lat mandare = envoyer
Quand j’suis arrivé, l’copain m’avait pâs attendu, i l’tait modé l’an-nimau.
moniau (n m)
moineau, oiseau d’une façon générale
mouène (n m)
grosse toupie en forme de poire (moine)
mouillottes (n f)
petit tas de gerbes dressées verticalement pour qu’elles ne mouillent pas
moulonner (v)
1 murmurer
2 ronchonner
moulotte (n f)
articulation des doigts de la main
moussiau (n m)
tas, quantité importante
peut-être muncel 1160; bas lat. monticellus « monticule »
musse (n f)
passage d’un animal dans une haie
XIIè mucier = cacher (étym incertaine)
Pour attraper des lapins, on posait des collets dans les musses.
musser (se) (v)
1 passer par un endroit étroit
2 y passer (avec une idée d’obligation)
v fr musser = se cacher
Les impôts, faut ben y musser !
N
naviot (n m)
navet
v fr navel, naviel, naveau - naviet 1220
On cultivait des naviots pour nourrir les vaches en hiver.
neu (adj)
neuf
Ah, si c’est pâs malheureux, t’as rayé ton sac tout neu!
neyer (n et v)
noyer
Attention d’pâs vous neyer.
nez sale (expr)
galopin
Attends un peu espèce de p’tit nez sale !
ni ouf ni af (expr)
sans dire un mot, en silence
Il est parti sans dire ni ouf ni af
niaquer (v)
mordre en parlant d’un chien
XIIIè naquer = flairer orig. incert. peut-être lat pop nasicare, de nasus, nez
nine (adj)
naine
La poule nine, a l’a pondu une eu
nitée (n f)
une nichée
La nitée d’âsons (oisons) était confiée à une poule, une oie aurait été trop agressive.
non da (loc négative)
non est renforcé par da
début XIIè, da étant une particule de renforcement de la négation (voir oui da)
noneau (adj)
nigaud
Faut pas écouter tout ce qu’il dit : il est un peu noneau !
nononque (n m)
oncle (terme enfantin)
noué (adj)
qui ne grandit pas
v fr noué = épais, serré
C’gamin-là, i grandira pus, il est noué.</